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Ce symposium( 1) est organisé par le Groupe médical d'Orval en collaboration avec l'ECU-UCL et les cercles de médecine générale de la province de Luxembourg. Initialement prévu les 24, 25 et 26 avril 2020, cette rencontre a été postposée, en raison de la pandémie, aux 11, 12 et 13 mars 2022. Près de 130 médecins y sont attendus pour participer à un programme riche et varié. Les résultats de cette enquête y seront présentés et feront l'objet d'un échange avec les participants. Nous présentons dans nos colonnes les résultats les plus intéressants. Le graphique ci-dessous permet de se rendre compte en un coup d'oeil du niveau de satisfaction du médecin, selon un curseur allant de 0 à 10, pour neuf items: la vie familiale, l'informatique, les activités administratives, les revenus, la gestion de l'argent, les contacts avec les patients, les compétences professionnelles, le statut social et la santé. Le niveau de satisfaction des répondants est le plus élevé (par ordre décroissant) pour les compétences professionnelles (94% de 6 à 10), les contacts patients, la santé, le statut social, la vie familiale et la gestion de l'argent (74%). Il l'est moins vis-à-vis de leurs revenus et de l'informatique (59%) et, qui s'en étonnera? , des activités administratives (23%). "Ces résultats ne me surprennent pas", commente le Dr Marc Heyde, un des médecins à l'initiative de cette enquête et co-organisateur du Colloque d'Orval. "On voit que les médecins sont contents de leurs compétences professionnelles, de leurs relations avec les patients, de leur statut social, de leur santé. Ce sont les principaux motifs pour un médecin d'être bien dans sa peau et de tenir le coup. Au niveau de l'argent, les résultats sont plus partagés. On peut interpréter les résultats comme: "on n'a pas fait son métier pour gagner beaucoup d'argent". L'enquête montre qu'il y a un certain malaise vis-à-vis de l'argent. Ce sujet reste tabou. On ne s'étonne pas trop que le niveau de satisfaction ne soit pas très élevé pour les activités administratives. Pour l'informatique, il doit y avoir une différence de perception entre les jeunes et les vieux médecins." Cette enquête révèle que 14% des répondants travaillent en moyenne de huit à dix heures par jour, 31% de dix à douze heures par jour, 23% de douze à quinze heures par jour. Une minorité (4%) travaille moins de huit heures et une autre (2%) plus de 15 heures par jour. Les horaires de dix à neuf demi-jours par semaine de travail sont les plus fréquents (39%). Mais près de quatre répondants sur dix travaillent à d'autres rythmes. Un médecin sur cinq déclare travailler le samedi. Le nombre de patients vus par semaine varie fortement: de 60 à 80 personnes pour 24% des répondants, de 80 à 100 pour 18%, de 100 à 125 pour 15%, de 125 à 140 pour 7%. Une minorité (1%) voit plus de 200 patients par semaine. "A priori, je pense que le nombre de patients vu quotidiennement par un médecin a diminué ces dernières années. Les confrères passent plus de temps avec chaque patient parce que les personnes viennent avec plus de problèmes. Il n'est plus possible d'examiner un patient en moins de dix minutes. Pour ma part, il me faut au moins 20 minutes et il y a toujours une dernière question du patient avant de sortir du cabinet", commente le Dr Heyde. Quatre médecins sur dix estiment qu'ils font des gardes parce qu'ils y sont obligés. Ce n'est pas le cas pour 20% des répondants. Et 40% des médecins n'ont pas d'avis sur la question. Pour une minorité de répondants (4%) participer à la garde population est "intenable". Un médecin sur deux éprouve le sentiment du travail "bien fait" durant cette activité. La moitié des répondants estime que l'évolution de la pratique de groupe devrait prévenir de nombreux épuisements professionnels. 14% ne sont pas de cet avis.