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Seul survivant originel de ces radicaux californiens, Greg Graffin est désormais le porte-drapeau de cette cavalerie tonitruante, qui n'a perdu ni de sa vigueur, ni de sa rage.En effet, ce nouvel album dont la conception a pris cinq ans, est un condensé de 14 morceaux carrés, puissants, sans fioriture, dont le plus long fait à peine trois minutes. Souvent scandé par une slide-guitare réductrice de tête, Age of Unreason s'en prend à l'Amérique de Trump sur Do the Paranoïd style ou à Fox-News sur Chaos from within. Ceci sans jamais oublié l'aspect mélodique de leurs véloces déclarations : la preuve avec End of history, pamphlet outrancier contre le capitalisme américain qui l'est tout autant, sur une rythmique à la... Cheap Trick.Bien sûr, la musique punk - intacte dans sa vitalité brutale, son côté fil du rasoir à l'écoute de Since when, mais toujours mémorable (le final what tomorrow brings) -, peut avoir des inclinations speed-métal (l'abrasif Faces of grief pourrait être une chanson d'Anthrax), voire prendre des allures de ballade : difficile d'ailleurs de rester sourd à l'ironie grinçante de Candidate.Bref : Punk's not " Deaf " !