La proposition de Wachtposten Vlaanderen de créer des accords de collaboration provinciaux part d'une bonne intention, affirme le Dr Stijn Geysenbergh (VAS). Mais elle intervient en tout cas beaucoup trop tôt.
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Faut-il créer une asbl poste de garde par province qui servirait de point de contact unique pour l'Inami? (lire jdM N°2729) Le Dr Geysenbergh, médecin généraliste et membre du conseil d'administration du Vlaams Artsensyndicaat (VAS, la branche flamande de l'Absym, ndlr), estime que Wachtposten Vlaanderen défend une position prématurée. "Non seulement en Wallonie, mais aussi en Flandre, il n'y a aucun soutien pour une augmentation de l'échelle du service de garde. Le fait est qu'avec l'obligation de mettre en place des accords de collaboration fonctionnels, l'Inami met les médecins généralistes et les postes de garde devant le fait accompli." Le fait qu'ils préfèrent même la proposition de Wachtposten Vlaanderen ne signifie pas qu'il y ait beaucoup d'engouement pour ces accords de collaboration provinciaux. "Lorsque le gouvernement nous impose la manière dont nous devons organiser notre travail, cela porte atteinte à la profession libérale."D'ailleurs, le Dr Geysenbergh estime que le gouvernement lui-même ne sait pas exactement ce qu'il attend d'un service de garde de médecine générale. "S'il opte pour une offre facilement accessible de soins non planifiables à proximité du domicile, il doit dégager les moyens nécessaires à cette fin et accepter que les gens utilisent également cette offre pour des choses qui ne sont pas toujours nécessaires. S'il ne veut pas consacrer trop de ressources à l'organisation du service de garde et décourager une utilisation inappropriée de celui-ci, il doit investir dans un triage téléphonique qui soit également contraignant. Toutefois, il faudra un certain temps avant que suffisamment d'opérateurs 1733 n'aient été recrutés. Et si cet opérateur dit alors que le problème du patient peut attendre jusqu'au lundi matin, il n'y a aucune chance que ce patient se présente un peu plus tard quand même au poste de garde ou aux urgences.""En tout cas, le triage téléphonique doit être réalisé avant même de pouvoir parler d'une augmentation d'échelle pour les services de garde pendant la nuit." Car même dans ce cas, ce n'est pas gagné d'avance, estime le Dr Geysenbergh. "Le généraliste trouve-t-il normal de se déplacer loin la nuit pour aller voir un patient qui lui est totalement inconnu dans un environnement qui ne lui est pas du tout familier? Cela ne rend-il pas la distance entre le patient et le médecin généraliste un peu trop grande? Et qu'en pensent réellement les citoyens flamands ou belges?" Le gouvernement pense apparemment que des accords de collaboration entre postes de garde la nuit engendrera une économie. "C'est une illusion", lance le généraliste. "Vous créez une structure en plus de celle qui existe déjà - cela n'apporte que des coûts supplémentaires." Le fait que vous organisiez cette couche supplémentaire au niveau provincial ne change pas grand-chose. Stijn Geysenbergh, lui-même directeur de HWP Noordrand, réfute l'idée que le Vas et l'Absym seraient simplement contre les postes de garde. "Mon propre cercle de médecins généralistes a un poste de garde. Cela fonctionne bien, nous en sommes satisfaits - nous l'avons également choisi nous-mêmes. Progressivement, l'ensemble du territoire est couvert par des postes de garde ; ce n'est pas un problème pour nous tant que cette tendance se développe à partir de la base. Mais elle ne doit pas être imposée d'en haut. Les médecins généralistes au coeur des Ardennes, par exemple, sont confrontés à un contexte complètement différent de celui des généralistes d'une ville comme Gand."Mais le Dr Geysenbergh constate qu'en fixant les accords de collaboration fonctionnels dans la Loi qualité, les postes de garde sont devenus une obligation de facto. "Il faut savoir, en outre, que toute augmentation d'échelle entraîne une charge de travail supplémentaire pour le médecin de garde. Cela doit être compensé par une rémunération adéquate, y compris pour la disponibilité. Les autorités ont également débloqué des moyens pour que certains postes de garde restent ouverts pendant la semaine. Là, notre position est la même: cela doit se développer de bas en haut. Et cela prendra du temps."