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C'est au volant d'une Polestar 2 Long Range Dual Motor (421 cv) et ses quatre roues motrices, épaulé par ma fidèle Google Maps, que je relie Hasselt à la vallée du Stubai, dans le Tyrol autrichien. Le petit détour par le parking de l'aéroport de Stuttgart m'occasionne une demi-heure de retard et me contraint à sept pauses au lieu de trois pour charger la voiture. Mode de conduite économique, 110 km/h de moyenne, des températures positives... De quoi obtenir une consommation de 20,6 kWh, une jolie performance pour une voiture aussi puissante. Le coffre, posé sur le crochet d'attelage et non sur les barres de toit (10 à 15% de consommation supplémentaire), n'y est probablement pas pour rien. Le récent upgrade de la Polestar 2 a revu à la hausse sa puissance et son autonomie. Cette dernière s'élève désormais à 593 km dans des circonstances idéales. Un chiffre à prendre avec des pincettes, car en hiver, difficile de dépasser les 400 à 450 km à bord d'une électrique. Les premiers kilomètres confirment la sensation de bien-être. La Polestar 2 fait d'entrée de jeu grande impression. Avec sa finition plus que correcte, sa conduite sûre, quatre passagers peuvent s'y installer confortablement. Le coffre peut contenir 405 litres, une capacité assez limitée pour un véhicule de 4,6 mètres de long. Sous le capot, on trouve encore un petit coffre de 35 litres, qui accueille le câble de recharge. Les sièges offrent un soutien excellent pour le dos. De quoi parcourir sans douleur les 850 kilomètres qui me séparent de Neustift. À mon arrivée, un collaborateur des Relais&Châteaux Spa Hotel Jagdhof s'empresse de brancher ma Polestar 2 sur le secteur. Il est déjà presque 20 h, ce qui signifie que j'ai roulé près de deux heures et 35 km de plus que ce que Google Maps m'avait promis. Pour une fois que je peux rejeter la faute sur quelqu'un d'autre... De plus, mon amie virtuelle m'a conduit vers des bornes défectueuses ou occupées par d'autres utilisateurs, qui plus est offrant une maigre vitesse de charge de 50 kW ou incompatibles avec ma carte de recharge. Autre découverte saumâtre: la vitesse de charge ne permet quasiment jamais d'atteindre la puissance affichée, à cause du froid, à cause de la lenteur de charge d'une voiture électrique. Pour couronner le tout, l'infrastructure allemande a tout pour décevoir. Je constate également que les fournisseurs ne sont pas parvenus à mettre en place un système de paiement ergonomique et universel, et que la plupart des compagnies pétrolières n'ont toujours pas équipé leurs stations de chargeurs rapides sur les autoroutes. Au retour, je fais taire Google Maps et décide de m'en remettre au guidage des applications de quelques grands fournisseurs. Qu'en ressort-il? Cette fois, trois pauses d'une demi-heure suffisent à charger la Polestar. Le temps également de prendre un café et d'engloutir une tartine d'autoroute. Se rendre au ski au volant d'une voiture électrique demande donc une solide préparation ainsi qu'un bon état d'esprit. Je conseille aux nouveaux utilisateurs de se procurer plusieurs cartes de recharges, chez différents fournisseurs, de chercher bien à temps les bornes de charge rapide et d'emmener suffisamment de provisions (ainsi qu'une couverture chaude) avec eux. Voyager, ça reste une aventure.