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Nous vous avions exposé que deux régimes avaient été mis en place pour inciter les employés à se séparer de leurs véhicules de société ou de les remplacer par des véhicules moins polluants il y a quelques semaines (JdM n° 2614).Le premier de ces deux régimes, à savoir, l'allocation mobilité permettait à l'employé qui restituait son véhicule, de recevoir une enveloppe annuelle équivalente à 20% ou 24% des 6/7e de la valeur catalogue du véhicule. Cette enveloppe était taxée selon une formule extrêmement avantageuse puisque l'employé devait s'acquitter d'un ATN équivalent à 4% de 6/7e de la valeur catalogue du véhicule.Ce régime était manifestement trop avantageux puisque la Cour constitutionnelle a décidé de suivre l'avis que le Conseil d'État avait rendu lors de l'adoption de la loi. Le Conseil d'État avait en effet averti le législateur qu'il n'existait aucun critère pertinent pour justifier un impôt atténué alors que le salaire restait quant à lui fortement taxé. Le lecteur sera surpris d'apprendre que ce recours était porté par deux syndicats importants.Les effets de la loi seront cependant maintenus jusqu'au 31 décembre 2020 et permettront aux personnes qui en bénéficient encore de migrer vers le régime du budget mobilité ou un autre régime que le législateur pourrait introduire avant la fin de l'année.Les commentateurs s'inquiètent également pour le second régime, puisqu'il permet d'allouer une enveloppe à trois types de dépenses : un véhicule de société moins polluant (moins de 95 g/CO2), des moyens de transport alternatifs (transports en commun, vélo électrique, etc.) et d'affecter le surplus à un versement en espèces prélevé de 38,07% de cotisations forfaitaires. S'il est indiscutable que ce prélèvement est plus élevé que celui prévu par l'allocation mobilité, il n'en demeure pas moins inférieur au montant cumulé de l'impôt et des prélèvements sociaux.En revanche, les syndicats, qui étaient formellement opposés au premier régime, sont très enthousiastes à propos du second. La preuve en est qu'aucun recours n'a encore été introduit contre le budget mobilité instauré par la loi du 17 mars 2019.Nous ne manquerons pas de vous tenir informés des changements que le législateur pourrait encore apporter à cette matière.