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"La très bonne nouvelle c'est que les appels au vote ont été entendus. Cette progression de 25 à presque 36% est bénéfique. En corrigeant le dénominateur (délesté des médecins à l'étranger notamment), on s'aperçoit que la participation est totalement acceptable pour un vote qui reste totalement libre. Sans même corriger le dénominateur, le taux de participation est décent. Le politique ne pourra pas dire que les syndicats ne représentent personne. La deuxième bonne nouvelle, c'est la progression du Cartel chez les spécialistes."Paul De Munck, toutefois, espérait mieux. "Mais je n'étais pas convaincu que, malgré de colossaux efforts pendant les cinq ans qui ont précédé pour être présents partout et apporter notre pierre à l'édifice, nous allions progresser. On a défendu les MG selon nos valeurs mais cela n'a pas suffi. Une des raisons, c'est que les élections ont été postposées d'un an. Si elles avaient eu lieu l'an passé, je pense que les choses auraient été différentes."Paul De Munck continue de regretter la présence du syndicat AADM, de fait unilingue et monodisciplinaire et qui continue de jouer les trouble-fêtes. "Si on regarde les chiffres, l'AADM est le premier syndicat de MG en Belgique (en voix). Donc ça dit quelque chose. Tout le monde accepte qu'ils continuent de semer la confusion entre un organe scientifique (Domus Medica) et une association de défense professionnelle des médecins. Ce qui déforce de facto les deux autres syndicats. Ceux-ci sont pluridisciplinaires, présents au nord et au sud du pays et ne sont pas accrochés à une société scientifique. Si le GBO s'associait à la SSMG demain, on ferait un carton!"Si l'AADM, avec 3.387 voix de MG, est le premier syndicat de MG en Flandre, côté francophone, bien qu'on n'ait pas les chiffres par région linguistique, Paul De Munck pense que le GBO est en tête. C'est une consolation. Paul De Munck se garde, au contraire de son puissant concurrent, l'Absym, de faire du triomphalisme. "L'Absym a gardé ses sièges à l'identique et l'AADM également. En termes de sièges, l'Absym est gagnante. Ils peuvent le clamer. Mais est-ce vraiment une réussite lorsque rien ne change en sièges et qu'ils n'augmentent pas leur pénétration en médecine générale? Ils ressentent les choses comme ils veulent..."En revanche, il n'espère pas grand-chose du côté des budgets de fonctionnement. "Depuis que l'AADM est rentrée dans la course, les ministres n'ont rien voulu entendre. C'est anormal. On divise le même gâteau par trois au lieu de deux. Ça ne devrait pas être dépendant du nombre de voix! Le travail accompli par la défense syndicale est phénoménal et s'est alourdi avec la 6e Réforme de l'Etat. Lorsque l'AADM s'occupe de la MG en Flandre, les deux autres syndicats doivent le faire sur tout le pays. La charge de travail est colossale. C'est hallucinant le nombre de cénacles où il faut être présent (rien qu'à l'Inami, sans compter le SPF et les Régions)! Le New Deal, la réforme de la nomenclature, les projets pilotes maladies chroniques... C'est énorme. Tout cela doit être assuré via une enveloppe qui n'a pas été significativement augmentée. L'État sous-finance les syndicats. Il a beau dire qu'on a l'argent des cotisations des membres... En l'état aujourd'hui, les deux sources de revenus conjuguées ne suffisent pas."L'équipe du GBO, rappelle De Munck, c'est un président, un directeur, une communicatrice, une chargée d'administration et des volontaires qui rognent sur leurs consultations. Ce n'est pas tenable, dit-il... Pour l'avenir, le GBO va d'abord tirer les leçons. "On va essayer de voir ce qui pourrait nous rendre plus performants, réfléchir à la manière dont on peut encore et toujours plus convaincre et surtout faire appel à des MG et des spécialistes sur le terrain pour augmenter les rangs du GBO et du Modes en termes d'hommes et de cotisations. Mais le GBO a un socle de valeurs de base depuis sa création qui n'a pas changé et qui ne changera pas."