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"D es milliers de Belges ont probablement contracté le coronavirus sans s'en rendre compte, l'ont confondu avec une virose banale, ils ont guéri spontanément en ayant une bonne réponse immunologique ; ils ne sont donc plus contagieux et ne risquent plus d'être infectés, mais ils restent confinés ou sont dans l'inquiétude d'être infectés dans le cadre de leurs activités professionnelles. Un tel test pourrait permettre d'abord de rassurer et ensuite de " libérer " sans risques des milliers de personnes dont le travail ou l'action sont essentiels pour le fonctionnement de la société. Et cela conforterait ceux qui n'ont pas encore été touchés et qui sont " séronégatifs " de rester strictement confinés et de bien se protéger ".Mais le coût d'un tel " testing sérologique " géant ne serait-il pas prohibitif ? " Je ne pense pas. On parle de 2,5 euros par test. Peut-être un peu plus... C'est un test Elisa qui est une technologie bien connue, qui est automatisée et implique des technologues. Je pense que des labos belges pourraient assez rapidement les mettre au point et valider la technique ", rétorque le PR Nathan Clumeck. " On m'opposera peut-être que ce n'est pas une priorité et que tous les moyens doivent être mobilisés pour tester les malades pour la présence du virus, mais je ne suis pas sûr que les labos soient tous saturés. Des labos, il y en a beaucoup dans notre pays. Je n'ai pas vu, dans le cahier des charges de la mission ministérielle lancée vendredi pour un accroissement des tests PCR, que l'on incluait aussi des tests sérologiques. A mon sens, c'est une erreur ".Quelles seraient les premières cohortes à tester pour obtenir la vraie image de l'iceberg de l'infection ? " Je pense que l'on devrait commencer par tester les professionnels de santé de la première ligne ; voir combien ont développé une réponse immune après avoir été infecté par contact patient ou sans s'en douter par un contact avec un ou des 'porteurs asymptomatiques'. Ces 'Sars-Cov-2 séropositifs ' auraient moins peur de le contracter. Et ceux qui seraient séronégatifs continueraient à se protéger mais en connaissance de cause. Les policiers, les ambulanciers, le personnel des services sanitaires d'appoint exposés en première ligne également. Puis pour avoir une idée au niveau de la population générale on pourrait commencer par les récents donneurs de sang. Par ces études pilotes on aurait une idée plus précise du niveau de pénétration du virus dans la population (la profondeur de l'iceberg). Une information importante pour la suite des mesures à prendre en termes de confinement. "Aux sceptiques, le professeur oppose que l'on ne peut pas se permettre de négliger la réponse immunologique qui est la voie majeure de réponse à l'épidémie. " Vous savez, quand on trouvait des anticorps dans le sang des patients atteints du sida, au début de l'épidémie, cela voulait dire qu'ils étaient infectés mais cette réponse immunologique était inefficace et in fine ils étaient condamnés à mourir. Ici, trouver des anticorps Covid-19 ou plus précisément Sars-Cov-2 dans le sang, ça veut dire qu'on a été capable de vaincre le virus, qu'on est guéri et que l'on n'est pas un danger pour son entourage ! ".