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Mais essentiellement celle vécue par la communauté de l'Université libre de Bruxelles, celle-ci incluant notamment l'hôpital Érasme, sujet de très belles photos noir et blanc dans le cadre du projet " In Vivo" réalisé par Charles Chojnacki. Autre artiste professionnel présent, le designer Charles Kaisin et son Origamis for life destiné justement à récolter des fonds pour l'institution hospitalière. Plasticienne également confirmée, Viviane Desmet signe une panoplie de textes et photos contant la perte et saluant la mémoire de l'écrivain belge Marcel Moreau, décédé l'an dernier du Covid durant le premier confinement, et que sa partenaire n'a pu accompagner vers sa dernière demeure. Kantazul a croqué pour sa part le portrait de 50 personnes portant un masque, de par le monde, leur posant à chacun les questions " Pourquoi ce masque?" " Comment avez-vous occupé votre temps durant le confinement?"Mais ce projet d'exposition vise avant tout à présenter le travail artistique d'étudiants de l'ULB parmi les 34.000 (dont 7.000 aujourd'hui se trouvent dans une situation réclamant une aide). Le résultat? De l'art sous toutes ses formes et pour tous les goûts. Des masques bien sûr, conçus par Gisèle De Meur, Kantazul imaginant cette fois plus de cent dessins illustrant un printemps presque parfait, tandis que Giorgio Calamita (sic! ) signe la peinture d'un intérieur vide, luministe et puissant à la fois. Artur Di Nunzio fait du Fontana sans le savoir en fendant le papier dans son triptyque "Amor" tandis que Gormand.A propose carrément une bédé sur le confinement, dont les personnages sont enfermés dans des... cases. Des photographies également: la vision en couleur de Françoise Lambotte d'une jeune fille de dos regardant au dehors d'une fenêtre grillagée ("Nelle à la fenêtre"), noir et blanc de Audrey Guillaume qui fixe l'ennui des adolescents. Des vidéos aussi, comme celle inquiétante de Léa Rogliano analysant le phénomène du traçage numérique ; une autre de Charlotte Van der Elst, intitulée Fenêtre sur rue en hommage à Hitchcock, se veut narquoise notamment vis-à-vis des séances d'applaudissements en phase de balconite aiguë... Un humour que l'on retrouve dans le mur de papier-toilette, encore signé Charles Kaisin, ou dans les toiles de Tanguy De Thuret, lequel propose deux natures mortes sans titre: l'une montre une peluche de Winnie l'ourson qui s'est pendue, l'autre une petite pyramide de rouleaux de papier de toilette devant lequel gît un revolver. Parmi les installations, une voiture en carton avec des sacs MacDo à l'intérieur, hommage à cette maman qui avait confectionné une fausse voiture afin de pouvoir offrir via le drive-in des hamburgers à ses enfants. Enfin symbole de cette exposition - sorte de work in progress qui s'enrichira encore d'autres créations de la communauté universitaire ulbiste tant que la pandémie durera (à quand une extension de l'expo en parallèle de celle de la pandémie? ), un kayak trône au milieu des cimaises: l'une des premières phases de déconfinement au mois de mai dernier, laissait l'occasion aux citoyens de pratiquer le kayak. C'est dire si le gouvernement pagayait... et rame encore.