Les généralistes, dont les patients utilisent Coronalert, doivent encoder dix-sept caractères sur la prescription du test Covid-19 lorsqu'ils en demandent un. Une perte de temps pour des médecins de famille déjà surchargés par l'augmentation des consultations. Autre limitation : l'application de traçage ne permet pas aux utilisateurs, par exemple les travailleurs du secteur hospitalier, de directement indiquer dans le système s'ils sont positifs.
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L'application Cornalert a été téléchargée près d'un million de fois ce lundi. Plusieurs journaux flamands regrettaient cependant ce week-end qu'encore trop peu de médecins généralistes utilisent l'application de traçage. Raison de ce " blocage " : le lien à établir manuellement entre le code d'un patient et la demande de test et fait que de nombreux médecins ne sauraient pas encore bien comment fonctionne cette application pour smartphone. Le 29 septembre, Thomas Orban, président de la SSMG, avait déjà réagi en se demandant qui, à la Cocom (Commission communautaire commune), avait rédigé la procédure d'utilisation de Coronalert pour le médecin généraliste. " Un petit stage d'éducation à la réalité en médecine générale serait utile, très utile ", avait-il ironisé. Pour information, le médecin généraliste est invité, lorsqu'il prescrit un test Covid-19, à demander au patient s'il utilise l'application Coronalert. Si c'est le cas, le patient est invité à cliquer sur " générer le code " sur l'appli. Le patient doit alors préciser la présence ou non des symptômes et la date de parution de ces symptômes. L'application affiche ensuite le code du test et la date de contagiosité. Le généraliste doit alors saisir ces informations sur le formulaire Covid-19, les rapporter et demander une analyse de laboratoire pour un cas de Covid-19 suspecté. Il faut lier le code généré par l'appli au test Covid-19 pour que le patient reçoive le résultat du test, positif ou négatif, directement sur son appli. Toute une procédure. " Avant de pointer du doigt les généralistes, il faut comprendre ce qui leur est demandé : recopier ( ! ) sur la prescription du test pour leur patient un code à 17 caractères. Le labo qui reçoit la prescription doit également saisir ce code ce qui ne semble pas prévu dans les logiciels ", commente Stephan Mercier, administrateur délégué du Groupe Jolimont sur le réseau Linkendin. " Voulant encourager notre personnel à utiliser l'application, nous nous sommes rendu compte que la chaîne de transmission de l'information d'un résultat positif - sans laquelle cette application n'a aucun sens - risque de ne pas fonctionner en l'état actuel. "L'administrateur délégué du Groupe Jolimont a demandé au directeur informatique de l'hôpital, au responsable du laboratoire et à André Vandenberghe (réseau santé Wallon) de vérifier s'il est possible ou non pour l'utilisateur de signaler lui-même s'il est positif via l'application. Ce n'est pas le cas actuellement. " Pire, si vous avez été testé positif et que vous voulez introduire le code dans l'application pour prévenir les autres utilisateurs de Coronalert, vous ne pouvez pas le faire puisque c'est l'application elle-même qui génère le code permettant de réaliser le test Covid-19. Par ailleurs, les généralistes sont obligés d'introduire ce code manuellement. Il n'est pas possible de lire avec un système de codes-barres. Certains laboratoires savent le récupérer automatiquement, d'autre pas. En outre, selon nos informations, aucun champ n'a été prévu pour encoder ces 17 caractères dans le formulaire de transmission des résultats de Sciensano. "Une maladie de jeunesse ? Selon Miguel Lardennois, conseiller santé du ministre bruxellois Maron, les autorités sont en train de mettre sur pied un système pour éviter que les médecins généralistes doivent encoder eux-mêmes les caractères et pour alléger leur travail. Cette adaptation sera appréciée par le terrain.