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Jérôme Lechien est diplômé de médecine en 2012. Il termine un master en sciences du langage deux ans plus tard. En 2017, il obtient son doctorat en sciences médicales et devient chirurgien en 2019. Travailleur compulsif et très investi dans la recherche, il peut se vanter d'être déjà l'auteur de 103 publications scientifiques. Il n'a que 31 ans ! Son nom a souvent été cité dans le journal du Médecin et ses positions publiques contre les examens d'entrée ou sur les conditions de travail des jeunes médecins en formation ont fait la Une de nombreux quotidiens. C'est non sans fierté qu'il nous annonce exercer en France, au sein du service de chirurgie du professeur Stéphane Hans à l'hôpital Foch (Suresnes). " Un service connu pour ses opérations ORL au robot qui font s'y déplacer des patients du monde entier. "Mais celui qui exerce encore deux jours par mois en reflux gastrique à Saint-Pierre est également actif au niveau international. Il est en effet co-responsable du développement de la recherche scientifique de la fédération des jeunes ORL et chirurgiens tête et cou. Ses aptitudes sportives avaient déjà été décelées par son coach d'athlétisme. Une activité qu'il faisait volontiers mais qu'il a du mettre en stand by jusqu'à ses 24 ans. " Lorsque j'ai recommencé à courir, j'ai eu besoin de me fixer des objectifs. Je suis rentré à la Forestoise ", le club de sport de Forest, où il rencontre un coach de bon niveau. En peu de temps, ses performances ont considérablement évoluées. Sur les réseaux sociaux où ses publications sportives sont aussi nombreuses que sa littérature scientifique, il est fier d'annoncer sa place en haut du podium de sa dernière course à Soignies. Les magasins Trakks le sponsorisent via des équipements Nike depuis peu et son coach continue de lui concocter un programme adapté. Pour obtenir ce niveau, il s'entraîne énormément. Il fait entre 5 et 6 heures de musculation et gainages par semaine ainsi que 70 km de course à pied et l'équivalent en vélo. Il pratique son sport de prédilection dans les bois du Hainaut ou de Paris ou sur une piste d'athlétisme toute proche. Ses vacances ? C'est à 2.500 mètres d'altitude dans la Sierra Nevada qu'il les passe ; dans un centre d'entraînement pour athlètes européens, bien entendu. Au fur et à mesure que le Dr Lechien nous raconte son expérience, on se rend compte à quel point l'organisation est la base de la gestion de son temps de vie. " Quand je travaillais à Saint-Pierre, je m'y rendais en courant. Actuellement, j'ai toujours un sac de sport à l'hôpital, ce qui me permet de ne pas devoir rentrer chez moi pour me changer. "Parallèlement à cet entraînement, il suit un régime drastique. " Un détail puis un autre détail peuvent faire la différence " nous affirme-t-il. Et cela en rebuterait plus d'un, lisez plutôt. Les semaines de compétitions, il s'interdit tout verre d'alcool. De ce fait, son sommeil s'améliore et par conséquent sa récupération augmente. Il évite les pâtisseries au beurre. Il accompagne ses pâtes de haché qu'il coupe pour moitié avec des lentilles. Il mange plus de légumes et prend du jus de betterave sur base des recommandations d'un ami anesthésiste pratiquant comme lui l'athlétisme. Il ne consomme aucun complément alimentaire si ce n'est après une compétition. " Durant la nuit, le corps se reconstruit et répare les micro déchirures musculaires ", nous confie le thérapeute. Pour aider son corps à optimiser sa reconstruction, il prend alors des protéines et du calcium... quand il n'a pas de blanc de poulet sous la main. Lorsque nous insistons pour savoir s'il ne s'accorde pas de temps en temps un petit excès, il nous avoue s'être lâché ce week-end : " Je me suis permis deux bières et une belle pièce de viande mais mon corps ne le supporte plus ".Grâce au sport, le jeune Parisien nous avoue que cette pratique intensive le rend plus performant à l'hôpital. Il réussit à dépasser ses limites et la course lui procure de bonnes sensations. " Au début, c'était difficile et beaucoup pensaient que je me privais de nombreux plaisirs de la vie. Très vite, je me suis senti bien mieux physiquement et mentalement contre toute attente. Aujourd'hui, je ne ressens plus l'envie de boire de l'alcool ou de manger des chips, des chocolats ou des pâtisseries. Mon régime me permet de me sentir mieux. "La course à pied est devenue tellement essentielle à sa vie que ses positions sont désormais sans équivoques : " Je me suis juré de ne plus sacrifier ma passion pour des horaires interminables en médecine. Nous avons souvent été mal considérés en tant que jeunes médecins. Nous avons dû faire des sacrifices énormes. Entre autres sur nos passions et notre propre vie ". Lorsque nous lui demandons ce que la course lui apporte en dehors de sa condition physique, son enthousiasme reste intact. Il nous confie que la moitié des idées qu'il développe dans la recherche et son métier lui arrive lorsqu'il pratique son sport. Il a toujours son téléphone à portée de main afin de se dicter les processus réfléchis et de futurs projets de recherche. " J'ai l'impression que le corps libère toute une série d'hormones qui m'invitent à penser " out of the box " ". Pour le Dr Lechien, cela apparaît comme évident : ne pas pouvoir exercer une activité physique en dehors de ses études ou de son travail diminue assurément l'aptitude à exercer. Le Dr Lechien imagine encore se former durant deux ans à Paris puis il souhaite rentrer en Belgique où ses attaches sont fortes et où il prendra le temps de fonder une famille, si son organisation millimétrée le lui permet.