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Mises au point par Abeye avec l'opticien Atol, les lunettes Lexilens s'appuient sur les travaux deux chercheurs en physique des lasers de l'Université de Rennes qui ont découvert dans une zone de la rétine appelée fovéa l'origine de la dyslexie. En examinant dans les yeux de minuscules récepteurs de la lumière, les centroïdes de la tâche de Maxwell, Albert Le Floch et Guy Ropars ont observé que ceux-ci, normalement asymétriques d'un oeil à l'autre, sont identiques chez les personnes souffrant de dyslexie. C'est ce qu'on appelle le syndrome des yeux trop parfaits. Résultat, les personnes concernées ne possèdent pas ce qu'on appelle l'oeil directeur, celui qui est utilisé par exemple pour viser. Cela entraîne la création d'images miroirs dans le cerveau et l'incapacité de ce dernier à choisir la bonne image. C'est ainsi que le "b" de bébé devient le "d" de doudou. La lecture et l'écriture sont alors très compliquées. Abeye a mis trois ans pour construire les filtres actifs qui permettent de modifier le message entre les yeux et le cerveau et ainsi de supprimer l'image miroir qui se forme dans le cerveau des personnes dyslexiques. Grâce à cette technologie, les lettres se détachent, les lignes s'éclaircissent et la lecture est facilitée. Les filtres sont pilotés par de l'électronique embarquée dans les branches de la lunette palliative. Les composants ont été miniaturisés au maximum afin de concevoir des lunettes les moins stigmatisantes possibles. Un smartphone est nécessaire à la première utilisation pour les réglages, comme la transparence des verres, la vitesse de scintillement, le paramètre de contrôle des filtres actifs qu'il faut adapter à la physiologie selon les tests de lecture... Les paramètres sont ensuite sauvegardés dans la paire de lunettes. Les premiers tests, réalisés en laboratoire, mettent en évidence une amélioration nette de la fluence de lecture. Ils font état d'une efficacité des lunettes Lexilens dans "plus de 90% des cas". Les tests en magasins affichent un taux de 75% d'efficacité. Plus de 200 personnes ont déjà testé ces lunettes intelligentes qui fonctionnent avec n'importe quel type de textes et dans toutes les langues. Chez les enfants, les premiers essais ont très vite montré une amélioration des apprentissages à l'école. Ils ont obtenu de meilleurs résultats et surtout ils ont gagné en confiance. Certifiées comme dispositif médical de classe I, les Lexilens sont affichées au prix de 399 euros. Chaque paire est ajustée aux besoins de celui ou de celle qui la porte. Pour l'instant, une seule monture destinée aux enfants est disponible. Un second modèle destiné aux adultes devrait voir le jour dans le courant de l'année 2021.