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La Fondation contre le cancer finance les recherches prometteuses du Pr Diether Lambrechts, directeur du Laboratoire de génétique translationnelle (VIB-KU Leuven). En collaboration avec l'UZ Gent, son groupe de recherche mettra au point des vaccins à ARN messager pour des patients atteints d'un cancer du foie à un stade avancé. Dans l'essai clinique, la thérapie vaccinale sera associée à une immunothérapie avec des inhibiteurs de points de contrôle immunitaire - le traitement standard actuel. Le vaccin est censé stimuler la réponse immunitaire. Cette même approche a déjà donné des résultats spectaculaires chez des patients atteints d'un cancer du pancréas. Le carcinome hépatocellulaire est l'un des cancers les plus courants, avec une incidence croissante et un taux de mortalité élevé. "Ce sont des tumeurs immunosensibles: les inhibiteurs de PD-L1 sont efficaces chez environ un quart des patients. L'objectif est maintenant d'éliminer complètement la résistance thérapeutique des non-répondeurs à l'aide du vaccin à ARNm", a expliqué le Pr Lambrechts lors d'une présentation de la Fondation contre le cancer. Les vaccins, mis au point par séquençage de l'ADN et de l'ARN de biopsies tumorales, cibleront de nouveaux antigènes tumoraux et contiennent un puissant adjuvant. Des nanoparticules lipidiques spécifiques assurent une distribution optimale dans l'organisme du patient. Les vaccins contre le cancer ouvrent des perspectives inédites, mais posent à la fois des défis majeurs. Ainsi, l'interaction entre les antigènes ou peptides mutés de la tumeur et le système immunitaire du patient est incroyablement complexe. De plus, les mutations liées aux cancers sont différentes pour chaque tumeur et chaque patient. Aujourd'hui, les vaccins à ARNm ciblent exclusivement les mutations ponctuelles des tumeurs. "Cependant, nos recherches montrent que seuls 6% des antigènes tumoraux sont issus d'une telle mutation. 94% des mutations sont actuellement ignorées", ajoute Diether Lambrechts. "En prenant en compte ces 'dark antigens', on espère améliorer considérablement le traitement."En outre, l'immunologie des tumeurs se focalise uniquement sur l'activation des cellules T CD8+, les "tueurs" de cellules cancéreuses. Mais les cellules T CD4+, les globules blancs qui jouent un rôle de soutien dans le système immunitaire, pourraient également être déterminantes pour assurer une vaccination efficace contre le cancer. Les chercheurs de Gand et de Louvain se pencheront également sur cette question.