...

En France, par exemple, l'incidence a grimpé de 10,8% des grossesses en 2016, à 16,4% en 2021. Soit en cinq ans à peine. Et la possibilité d'un meilleur dépistage ne suffit pas à expliquer cette évolution. Trois études sur cette question ont été présentées au congrès de l'ISGE. La première s'intéressait au gène Gln233Arg codant pour le récepteur à la leptine. Le génotype homozygote AA est normal, tandis que l'homozygotie GG a été associée à une tendance à l'obésité, ainsi qu'à des troubles métaboliques correspondants comme une insulinorésistance plus fréquente. Une étude a voulu vérifier chez 97 femmes unipares et de poids normal si l'homozygotie GG (diagnostiquée par PCR) était associée à un risque de diabète gestationnel et de poids élevé à la naissance. C'était bien le cas, multipliant par sept le risque de poids élevé à la naissance. Des augmentations significatives ont également été objectivées pour les taux de leptine et d'insuline, avec une élévation de la glycémie, une insulinorésistance plus fréquente et une altération des taux lipidiques. Une autre étude prospective et non interventionnelle portait sur la déficience en vitamine D au cours du premier trimestre. Un groupe de 102 femmes étaient non déficientes, à l'inverse d'un groupe de 168 femmes (taux de vitamine D < 20 ng/mL). Un test de tolérance au glucose a été réalisé entre la 29e et la 30e semaine de gestation. Aucune association significative n'a été observée entre la déficience et l'incidence de l'avortement spontané, de la pré-éclampsie, de la prématurité ou d'une anomalie du poids foetal pour l'âge. Par contre, le risque relatif de diabète gestationnel s'élevait à 1,83 en cas de déficience (IC 95%: 1,03 - 3,18 ; p < 0,03). D'autres chercheurs se sont intéressés à la meilleure méthode de suivi pour la gestion du risque de poids élevé à la naissance chez des parturientes qui présentent un diabète de grossesse. Ils ont trouvé dans la littérature cinq études randomisées et contrôlées, pour un total de 831 femmes, avec un risque de biais faible ou modéré selon l'échelle Cochrane. Dans leur méta-analyse, le contrôle glycémique strict s'est montré moins performant qu'un suivi échographique adéquat de la croissance foetale: par cette méthode et la gestion plus réactive qu'elle induisait, le risque relatif de poids élevé à la naissance (> 4.000 g) était nettement inférieur, s'élevant à 0,34 seulement (IC 95%: 0,16 - 0,71).