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Fibrillation auriculaire, arrêt cardiaque, tachycardie, extrasystoles, autant de troubles liés au rythme cardiaque qui seront mis en avant lors de cette dixième Semaine du rythme cardiaque. A l'heure du bilan de dix années de campagne, la BeHRA peut se targuer de résultats impressionnants. Plus de 90 hôpitaux prennent aujourd'hui part à la campagne, aux côtés de plus de 25 écoles. Entre 2017 et 2019, 12.000 Belges ont été initiés à la réanimation et plus de 100.000 contrôles du rythme cardiaque ont été réalisés entre 2010 et 2018, sans oublier les quelques 170.000 tests de risque de fibrillation auriculaire réalisés via le module en ligne du portail. Le président de la BeHRA, Dr Ivan Blankoff et l'ex-président Dr Yves Vanderkerckhove ont, à cette occasion, rappelé les points importants de la campagne à venir.La fibrillation auriculaire (FA) reste un élément central de la campagne, explique le Dr Vanderkerckhove. En occident, 3% de la population est touchée par la FA. Une prévalence d'ailleurs en hausse. D'ici 2030, le trouble touchera vraisemblablement 13 millions de patients en Europe 1. Dans un cas sur trois, le malade ne sait pas qu'il souffre de FA. On estime qu'environ 40.000 Belges souffrent de FA sans le savoir. Ce trouble est associé à un risque d'AVC cinq fois supérieur et à un risque d'insuffisance cardiaque deux fois supérieur. Les patients frappés de FA sont également deux fois plus sujets à la démence et une fois et demi à la mortalité. C'est chez les personnes âgées que le risque d'AVC est le plus grand et c'est justement cette frange de la population qui présente la plus forte prévalence en matière de FA. Un récent dépistage réalisé dans la région de Bruges sur des personnes de plus de 65 ans venues se faire vacciner contre la grippe a montré que 6 à 7% d'entre elles souffraient de FA, dont un tiers sans le savoir. Grâce à l'amélioration des méthodes de détection, aux meilleurs traitements et à la prévention, la prise de conscience est en augmentation ces dernières années. Les valeurs au sein de la société ont également pu être calculées, sur la base des données de la BeHRA. Celles-ci montrent qu'à peine 350 patients de plus de 65 ans nécessitent en fait un dépistage pour éviter un AVC2.L'arrêt cardiaque reste l'autre grand thème de la campagne, rappelle le Dr Blankoff. Chaque année, 11.000 belges sont victimes d'un arrêt cardiaque et les chances de survie sans séquelles ne s'élèvent qu'à 8%. Des résultats clairement inférieurs à ceux de nombreux pays européens, où les chances de survie dépassent les 20%, voire même 40% dans certaines régions. Passer le cap des 20% en Belgique représenterait le sauvetage de 1000 vies supplémentaires chaque année. Ces maigres chances de survie s'expliquent par le manque d'entraînement de l'entourage en termes de réanimation et le temps trop long que prend l'ambulance à arriver sur place, en l'occurence 6 minutes. Il faut continuer à encourager le cours de réanimation. En marge de la campagne, le projet "L'école sauve des vies" a été lancé au sud du pays. Il permet d'apprendre les les bases de la réanimation dans l'enseignement secondaire. A moyen terme, le but est d'étendre cette formation à tous les établissements scolaires officiels.La nouveauté, c'est que la BeHRA profite du dixième anniversaire de la Semaine du rythme cardiaque pour attirer l'attention sur deux autres problèmes : la tachycardie et les extrasystoles. Il ne faut pas minimiser ces troubles, rappelle le Dr Blankoff. En fait, outre les symptômes désagréables, ces anomalies peuvent engendrer des problèmes plus graves. Les extrasystoles ventriculaires sont à ce titre les plus dangereux.Du 17 au 21 juin, la BeHRA organisent donc des contrôles gratuits du rythme cardique à travers tout le pays, mais aussi des initiations aux gestes qui sauvent, afin d'attirer l'attention sur les différents troubles du rythme cardiaque. Pour lancer les festivités, des séances de cardiotraining seront organisées simultanément dans près de 180 centres de fitness. Une manière agréable et utile pour entraîner et mieux connaitre le muscle cardiaque. Le vôtre ou celui de vos patients !