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L'objectif de la réforme - pour une meilleure accessibilité et proximité des soins psychologiques - est-il en passe d'être atteint? Pour s'en rendre compte, Frank Vandenbroucke s'est rendu à l'Athénée royal Verdi de Pepinster en compagnie de Julien Nicaise, l'administrateur général de Wallonie-Bruxelles Enseignement (WBE). Des projets concrets y ont vu le jour ces derniers mois via Realism, le "Réseau enfants adolescents Liège santé mentale" qui tisse des liens entre les différents secteurs et partenaires impliqués dans la convention "PPL" (soins psychologiques de première ligne). On le sait, les besoins en santé mentale ont explosé depuis la crise sanitaire de 2020. Le cas de Pepinster est particulier, puisque les jeunes y ont en outre vécu les dramatiques inondations de la mi-juillet 2021. La réforme du gouvernement fédéral, qui finance une trentaine de réseaux répartis sur tout le territoire belge, se targue de répondre à la détresse psychologique en allant au plus près des jeunes, dans leur milieu de vie, grâce à des équipes mobiles, sur le principe du 'donner un visage au professionnel de la santé, plutôt qu'un numéro de téléphone'. Un soutien thérapeutique mais aussi, idéalement, préventif (lire l'interview du ministre). Caroline Tilkin, coordinatrice locale au sein de Realism, a expliqué qu'environ 70% de l'enveloppe budgétaire avait été utilisée jusqu'en juillet pour 50 équivalents temps plein (129 psychologues et cinq orthopédagogues). Les équipes de terrain, notamment du CPMS, soulignent, entre autres, la difficulté de recruter des psychologues, qui adhèrent à la convention. "Et en particulier pour les enfants?", a demandé Frank Vandenbroucke, anticipant visiblement la réponse. "Oui, en effet", ont reconnu les professionnels présents. Déborah Malengrez, psychopédagogue et orthopédagogue clinicienne, a ensuite présenté un projet concret qu'elle a mené avec 80 élèves de 2e année de secondaire de l'AR Verdi, une animation baptisée "En route vers mon CE1D" pour s'y préparer au mieux au travers d'outils de méthodologie (résumer un cours, comprendre des consignes d'examen, etc.) et de gestion du stress. Une expérience qui a porté ses fruits, selon plusieurs jeunes qui ont ensuite pu partager leur vécu avec Frank Vandenbroucke lors d'une table ronde avec des membres du cabinet, mais aussi de l'Inami et de l'ULiège.