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Le journal du Médecin: D'où venez-vous? Où avez-vous grandi? Dr Naji Mokaddem: Je viens d'une famille issue du monde de la santé, avec un père d'origine libanaise et médecin, et une mère belge et infirmière. J'ai passé la première partie de ma vie en province du Luxembourg (Libramont) et la seconde partie à Bruxelles, pour mes études. Depuis peu, je vis à Marche-en-Famenne. Pourquoi avez-vous choisi la médecine, et pas une autre voie? Je cherchais un métier au carrefour entre la science et l'humain, mais aussi un métier varié où chaque jour serait différent. La médecine s'est alors imposée comme une évidence. Vous vous souvenez de votre premier jour en stage? J'étais en oncologie au Centre hospitalier du Luxembourg et l'assistant que je suivais m'a proposé de réaliser une ponction d'ascite. J'étais tellement stressé que je transpirais à grosses gouttes et je me suis déstérilisé deux fois: la gêne! Finalement, c'était plus de peur que de mal, mais c'était surtout une sacrée entrée en matière!Vous avez étudié où, et quelle a été votre spécialisation? J'ai fait tout mon cursus de médecine à l'UCLouvain, où je suis maintenant assistant en médecine générale. Le choix de la médecine générale vient de mon souhait de rester un médecin polyvalent et d'entretenir une relation thérapeutique humaine avec mes patients. Une fois mon assistanat terminé, j'ai le projet de poursuivre par une thèse, éventuellement précédée par un master en santé publique, pour ensuite me lancer dans l'enseignement. Aujourd'hui, quelles sont vos fonctions exactement? Actuellement en 3e (et dernière) année de médecine générale, je suis assistant aux urgences de Marche-en-Famenne et assistant-chercheur au Centre académique de médecine générale (CAMG) de l'UCLouvain dans le domaine de la responsabilité sociale en santé. Je suis également délégué de ma cohorte d'assistants. À côté de mon assistanat, je travaille à la Société scientifique de médecine générale en tant que coordinateur de son pôle jeunes (SSM-J) et administrateur au Collège de médecine générale.Y a-t-il une chose que vous avez apprise en médecine... mais que vous appliquez aussi dans la vie de tous les jours? J'aime beaucoup jouer avec mes connaissances pour expliquer les petits phénomènes physiologiques du quotidien! Plus sérieusement, la pratique de la médecine m'a poussé à toujours garder mon sang-froid, même dans les situations les plus difficiles. Quant à la recherche, elle m'a permis de développer un regard plus critique sur le monde qui m'entoure, notamment sur la santé et ses déterminants. Être à la fois médecin et chercheur est extrêmement enrichissant, tant sur le plan professionnel que personnel! Si vous deviez recommencer, choisiriez-vous à nouveau la même voie?Oui, sans la moindre hésitation!Quel collègue ou mentor vous a le plus inspiré? Et pourquoi?J'ai été très inspiré par Michaël, l'assistant qui me supervisait lors de mon tout premier stage (celui en oncologie). Son humanité tranchait avec la technicité ambiante et il a parfaitement joué son rôle de mentor en me permettant de progresser à mon rythme, tout en me donnant envie de me dépasser. Pour mieux vous cerner, citez un livre, un film ou une série médicale que vous avez aimée (ou détestée)? J'ai adoré le film The Father où Anthony Hopkins joue à merveille une personne souffrant de démence. Ce qui rend ce film si singulier, c'est qu'on vit d'abord la démence du point de vue du patient et non du soignant ou de son entourage. Ce film a changé ma manière d'aborder les personnes démentes. Quel livre ou film vous a le plus marqué... et pourquoi?J'ai été profondément marqué par L'Âme du monde de Frédéric Lenoir. C'est un recueil de principes philosophiques qui m'a accompagné à travers une période particulièrement difficile de ma vie. Ce livre et toutes les réflexions qui ont suivies ont contribué à faire de moi la personne que je suis aujourd'hui. Y a-t-il une chanson ou un style musical que vous écoutez... éventuellement en cachette? J'aime beaucoup les musiques de dessins animés japonais et du Studio Ghibli, sinon je suis un amateur de Drum'n'Bass.Quel est votre petit plaisir coupable ou votre manière de décompresser après une grosse journée?Un documentaire Arte quand ma tête fonctionne encore ou une bonne vieille vidéo du Joueur du Grenier si je veux me changer les idées! Quel est le premier geste que vous faites le matin, sans réfléchir? Regarder si ma fiancée est encore au lit (oui, je suis un dormeur invétéré).Un plaisir totalement inutile mais que vous ne boudez jamais? Mon petit morceau de chocolat du soir... Quels sont vos hobbies principaux? Je joue au basket depuis mes 6 ans, mais la médecine est déjà venue mettre à mal cette relation plus d'une fois! Je suis aussi un grand amateur de jeux vidéo depuis presque toujours et, plus récemment, de jeux de société en famille ou entre amis. À quelle époque auriez-vous aimé vivre (autre que la vôtre)? Le futur m'intrigue énormément... Je me demande souvent à quoi ressemblera l'après, surtout à la vitesse à laquelle le monde évolue. Malgré toutes les incertitudes de notre époque, je continue d'espérer que l'avenir sera encore meilleur pour les générations à venir... Mais pour ça, il faut s'y mettre dès aujourd'hui!