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Au sport et surtout le cyclisme bien sûr avec son titre qui fleure bon les années 70 (Wilfried, trimestriel dédié à la politique belge, a lui un parfum millésimé 80). Gloire et désillusions en est le sous-titre, et, comme dans un "Week-end sportif" télévisuel, Eddy fait donc la part belle à la petite reine (vu son titre) et à l'autre sport roi de notre petit royaume: le football. Dans une présentation et un graphisme tout aussi léché, luxueux et attirant que son grand frère (bien loin des tons criards de la presse sportive), Eddy privilégie autant la photographie que le texte. Ce trimestriel comme son aîné, se caractérise par son ton parfois décalé et surtout par des échappées, pardon, des interviews au long cours - Outre quelques rubriques confiées à des invités comme "Le journal d'un supporter aux abois" oeuvre de David Bartholomé (chanteur du groupe Sharko) dans ce numéro initial, d'une rubrique album Panini, ou d'un "devoir d'admiration" (celui d'un journaliste français pour le cyclisme belge). Dans ce nouveau trimestriel, on y retrouve des interviews comme celle du sulfureux ancien agent de joueur à la retraite Paul Stefani qui n'a plus rien à perdre (surtout pas de l'argent), de la joueuse de foot Tessa Wullaert, du controversé directeur sportif cycliste Patrick Lefevere, mais aussi du médaillé olympique de natation Pieter Timmers. Et, dans un plongeon dans le passé cette fois, le magazine part à la rencontre la judoka Ingrid Berghmans ou Pierre-Yves Hardenne, ex-Monsieur Henin. Des portraits également, de la boxeuse Delfine Persoons, d'un Axel Merckx (bon le fils d'Eddy dans Eddy, tout est dit...) devenu éleveur de champions aux States, du napolitain d'adoption Dries "Ciro" Mertens, voire des enquêtes fouillées notamment celle concernant les frères Bayat ou les décès qui ont émaillé l'épopée du cyclisme belge. En clair, si les sujets sont tricolores, dénichés par des déjà vieux briscards de la presse pas seulement sportive, l'approche n'est absolument chauvine ni hagiographique, servie par une écriture soignée, une approche littéraire que l'on a peu coutume de lire dans les magazines de sport, So Foot excepté. Bref, Eddy endosse le maillot jaune dès ce prologue d'un tour de Belgique qu'on lui souhaite le plus long qui soit!