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Pour un Belge sur cinq, les dilemmes éthiques sont une pierre d'achoppement majeure dans l'acceptation des voitures autonomes. Dans certaines situations, un véhicule autonome devra inévitablement choisir : heurter une femme enceinte qui traverse au feu rouge, ou dévier et blesser une personne âgée sur le trottoir ? La voiture doit-elle privilégier un enfant qui surgit sur la route, même s'il y a un risque que le conducteur soit tué ?Les philosophes de la moralité apprécient de tels exercices de pensée, mais beaucoup de gens se sentent mal à l'aise avec l'idée qu'un ordinateur prenne de telles décisions.L'institut de recherche américain du MIT étudie depuis 2016 comment la population estime qu'une voiture devrait réagir dans de telles circonstances. Les participants peuvent indiquer sur le site internet http://moralmachine.mit.edu ce qu'ils jugent eux-mêmes souhaitable dans de tels scénarios. Les chercheurs ont déjà distillé trois lignes directrices universelles à partir des millions de réponses. Les répondants du monde entier conviennent qu'une voiture autonome devrait toujours choisir le plus petit nombre de victimes ; que la vie humaine prime toujours sur la vie animale ; et que la vie d'un enfant devrait être sauvée plutôt que celle d'une personne âgée.les dilemmes sont légions, tout comme les différences entre pays et cultures. Dans les cultures asiatiques et au Moyen-Orient, il y a plus de respect pour les personnes âgées. Dans ce cas, les répondants ont montré plus de réticence à sauver la vie d'un individu jeune par rapport à un individu plus âgé.Dans les pays à forte inégalité de revenus, le statut social des victimes joue un rôle plus important. Les répondants sont plus enclins à sauver un médecin qu'un sans-abri. Dans les pays où le gouvernement et le système juridique sont faibles, il y a plus de tolérance pour les usagers de la route qui enfreignent la loi, tandis que dans les pays où les lois sont appliquées de manière stricte, ils sont plus nombreux à choisir de heurter un piéton qui ignore un feu rouge.Ces résultats indiquent la difficulté de formuler des règles éthiques pour les véhicules autonomes qui seront acceptées dans tous les pays. " Jamais dans l'histoire de l'humanité nous n'avons permis à une machine de décider de manière autonome qui devrait vivre ou mourir, en une fraction de seconde, sans surveillance. Avant de permettre à nos voitures de prendre de telles décisions éthiques, nous devons tenir un débat mondial pour faire connaître nos préférences aux entreprises qui concevront des algorithmes moraux et aux décideurs politiques qui les réglementeront ", concluent les chercheurs.