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Si le destinataire final de cet avertissement est bien sûr le patient, son médecin n'en reste pas moins un intermédiaire de poids dans la prévention. Ainsi, plusieurs experts de l'HUB soulignent, dans cet article, leur élément incontournable qui doit survenir dans une discussion entre le médecin et son patient à l'approche des congés. Avec l'arrivée des beaux jours, les enfants se réjouissent de passer de longues heures à se baigner en mer, en piscine ou dans les lacs. Cette période est également propice à certains désagréments, notamment les otites externes. Caractérisées par une inflammation du conduit auditif externe, elles sont fréquemment causées par la présence prolongée d'humidité dans les oreilles, favorisant la prolifération des bactéries et des champignons. Les baignades répétées, notamment dans les eaux stagnantes (lacs, piscines...), sont considérées comme un facteur de risque. Heureusement, ces infections bénignes peuvent être facilement évitées avec quelques précautions simples. Il est conseillé au nageur fréquent de bien sécher ses oreilles après chaque baignade, en utilisant un sèche-cheveux à faible puissance à 30 cm de distance, et d'appliquer des gouttes auriculaires, disponibles en pharmacie, pour prévenir les infections. Les enfants ayant des drains posés dans les oreilles peuvent, eux aussi, continuer à profiter des plaisirs de la baignade. "Contrairement aux idées reçues, la présence de drains n'augmente pas le risque d'otite moyenne", explique le Pr Marc Vander Ghinst, directeur du service ORL de l'HUB. " Les trous des drains sont tellement fins qu'il faudrait une pression d'eau très forte pour qu'elle les traverse, le genre de pression qu'on subit quand on fait de la plongée sous-marine. Cependant, il est toujours recommandé de consulter un ORL pour obtenir des conseils personnalisés et, si nécessaire, utiliser des bouchons d'oreilles adaptés pour protéger les conduits auditifs de l'eau." Depuis la pandémie de covid-19, la vaccination des enfants a perdu en popularité. Récemment, les cas de coqueluche et de bronchiolite ont augmenté chez les enfants. La mesure préventive la plus efficace reste la vaccination. Les vaccins contre la coqueluche, par exemple, sont disponibles et largement recommandés pour les enfants et les femmes enceintes, car ils offrent une protection efficace contre cette maladie potentiellement dangereuse. Les moments d'insouciance sont plus fréquents en période de vacances, c'est pourquoi l'HUB martèle: "Protégez-vous!". Les vaccins protègent également des MST, qui peuvent aussi être évitées, quand ce n'est pas le cas, par l'utilisation de contraceptifs adaptés. Enfin, lorsqu'il s'agit de voyages à l'étranger, le médecin généraliste peut recommander à ses patients un passage par une Travel Clinic. "C'est une précaution essentielle", explique le Pr Pierre Smeesters, directeur du département de pédiatrie de l'HUB. "Les professionnels de santé fournissent des conseils personnalisés et recommandent des vaccins spécifiques en fonction de la destination et des risques locaux. Ces consultations sont clés pour une parentalité responsable et garantissent la protection des enfants et des adultes contre les maladies exotiques." À côté de ses effets bénéfiques pour le moral et pour la vitamine D, le soleil a des effets néfastes, non seulement pour la peau, mais aussi pour les yeux. L'exposition aux rayons ultraviolets augmentent les risques de cancer et de vieillissement prématuré de la peau, c'est bien connu. L'exposition aux UV peut notamment affecter le tégument dans la région périorbitaire de l'oeil, une région d'une surface assez limitée, mais qui est le siège de 5 à 10% des cancers de la peau. "La majorité des crèmes solaires habituelles ne sont pas adaptées pour la région périorbitaire", déplore le Pr Lavinia Postolache, directrice de service associée d'ophalmologie de l'HUB. "D'où la nécessité de se protéger avec des lunettes de soleil larges."Au niveau des yeux, la phototoxicité cumulative présente un danger plus alarmant qu'une brûlure ponctuelle (on rappelle que les yeux peuvent aussi subir des coups de soleil, appelés "photokératites"). Plus la longueur d'onde de la lumière est courte (lumière bleue), plus la lumière peut être dommageable. Et le soleil est la plus grande source de lumière bleue. "L'exposition aux UV a des effets cumulatifs avec des conséquences délétères plus tard dans la vie, notamment l'épaississement de la conjonctive, qui va mener à l'apparition de piguecula ou d'un ptérygion, et la survenue d'une cataracte corticale", avertit le Pr Postolache. Le médecin pourra toujours rappeler ces chiffres à son patient: le sable peut refléter la lumière du soleil jusqu'à 20%, l'eau immobile jusqu'à 70% et la neige (pour plus tard), jusqu'à 90%. L'ophtalmologue alerte enfin sur le mal du 21e siècle, l'exposition aux écrans. Les enfants qui ont plus de temps libre peuvent avoir tendance à passer trop de temps sur les écrans. "On sait que trop d'écran a des effets néfastes sur la santé générale de l'enfant, causant sédentarité, obésité, isolement social, retard d'apprentissage et d'exploration du monde, retard d'endormissement, réveils nocturnes, etc... Trop de temps passé à regarder de près, cumulé avec moins de temps passé dehors, s'avère être un important facteur de risque dans l'apparition de la myopie." Les vagues de chaleur peuvent provoquer des problèmes de santé graves, notamment chez les tout jeunes enfants, la femme enceinte, les personnes âgées et les patients souffrant de maladies chroniques comme l'insuffisance rénale ou le diabète. Des médicaments (laxatifs, diurétiques), la survenue de diarrhées ou de vomissements sont des facteurs de risque de déshydratation. "Il est évidemment essentiel d'identifier toute personne potentiellement fragile, soit du fait de son âge, de problématiques de santé ou encore de difficultés à se mobiliser et pouvoir boire en suffisance", explique le Pr Jean-Michel Hougardy, néphrologue et directeur général médical de l'HUB. "On ne peut pas stocker l'eau en surplus, donc on l'élimine. Apprenez à vos patients à détecter les signes de déshydratation! Le premier symptôme est la soif qui s'accompagne de lèvres sèches, d'une diminution de la quantité d'urines, de fatigue voire de vertige ou de perte de force. Attention qu'avec l'âge, on peut devenir moins sensible à la sensation de soif! Dans les cas graves, une désorientation ou une confusion et des troubles du comportement peuvent survenir, la peau devient sèche, les urines très foncées. Dans ce cas, le patient doit absolument consulter, la déshydratation grave est une urgence médicale!"