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11e album déjà pour l'ancien leader des Screaming Trees, sans doute le groupe le plus sous-estimé de la vague de Seattle (Nirvana, Soundgarden...), qui, cette fois, quitte les ambiances cryptiques, quasi néogothiques de Gargoyle le précédent en 2017, délaisse cette atmosphère certes somptueuse, mais parfois pesante pour choisir un ton plus lumineux et surtout plus contrasté : du garage rock pétrolant de Disbelief suspension évoquant les Stooges au quasi pop de " Letters never sent " et ses oh oh oh en passant par le riff à la Killing Joke de Gazing from the shore ou la rythmique siouxsie de Nigth flight to Kabul. Mark Lanegan avoue d'ailleurs son amour pour New Order et Depeche Mode, ce qui peut surprendre, évident sur Penthouse High (composé avec Alain Johannes actif avec les Queens of the Stoneage, groupe dans lequel le chanteur a oeuvré).Une référence à laquelle on ajouterait volontiers OMD pour le riff au synthé très eighties ou la batterie et Simple Minds pour l'intro très New Gold Dream. Le voile noir de cold wave qui plane par ailleurs sur ce disque est renforcé par Name and Number malgré son saxo très roxy music vers la fin.Mais tout n'est pas millésimé début 80, comme le démontre le trip hop lent de Paper hat ou les relents industriels à vapeur de Dark disco jag. Le style est varié, les références assumées : reste la voix toujours éraillée, et donc monocorde à la longue, même sur un titre accrocheur comme Radio silence.Tout de même sur le 14e et dernier morceau, atmosphérique, le timbre de Lanegan se fait plus limpide, aérien. " Two bells ringing at once " a la beauté mélancolique d'un excellent Nick Cave voire d'un Richard Hawley.Bref, Mark est sur la bonne " voix ".