...

A 72 ans, Lindsey Buckingham porte toujours aussi beau (sa chevelure un peu dégarnie lui donne des airs d'Art Gartfunkel) et ses mélodies sont toujours aussi jolies. Lui qui avait signé voici quatre ans un album charmant en compagnie de Christine McVie (et pas de son ex compagne et autre collègue Stevie Nicks), remet le couvert cette fois en solo. Et bien sûr l'ex-membre de Fleetwood Mac période américaine, ne va pas soudain se profiler en hurleur métal ou en punkoïde à crète. Ben non... Il va tout simplement broder dix compositions dans la veine de ce qu'il fit il y a près de 50 ans: des airs pops léchés dont on se pourlèche (Blind Love), et qui, insensiblement, évoquent les diverses périodes du groupe ( I Don't Mine rappelle l'album Tango In The Night et Looking Out For Love, la guitare de On The Wrong Side celle de Go Your Own Way), une certaine innocence et les palmiers californiens. Son septième album solo et studio tout modestement intitulé Lindsay Buckingham ressemble à s'y méprendre à un nouvel album du "Mac" dans les choeurs de Scream, ou à l'écoute de Time qui serait une version plus commercial que ce fut l'osé Tusk, qui succédait au célébré Rumours, et fut boudé à l'époque par les fans du groupe. Dix morceaux de choix, peaufinés certes mais pas au point d'en gommer le relief. L'on sent chez Lindsey la joie de rechanter après une opération aux cordes vocales qui lui a rendu sa voix de miel profond (Power Down). Bref, un album plutôt royal, même si on est loin d'une révolution de palais pour Buckingham.