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Vous le savez tous, désormais: Frank Vandenbroucke rempile pour quatre ans et demi. L'intéressé exulte. Il pourra, dit-il, mener à bien tout ce qu'il a entamé. Au total, il aura effectué trois mandats, moins les six mois d'attente dus aux exigences folles de son parti, Vooruit, qui a saturé les négociations de centaines d'amendements aux différentes notes de gouvernement. Avant même le lancement de notre sondage (lire par ailleurs), je n'aurais pas misé un penny (d'ailleurs, Donald Trump vient de les supprimer) sur la popularité du Pr Vandenbroucke. De fait, l'immense majorité de nos lecteurs déplorent de le voir revenir une nouvelle fois. Il y a quelques mois, croyant en être débarrassée, une proctologue me confiait: "Il aura été le ministre de la non-concertation." Même d'anciens proches le reconnaissent: le ministre socialiste flamand se soucie comme d'une guigne de l'opinion des médecins, qui ne sont pas son électorat naturel. Vooruit, qui pilote sa communication d'une main de fer, n'a qu'un seul objectif: fidéliser les électeurs flamands de gauche qui lisent De Morgen. Pour le reste, l'intendance suivra. Ceci dit, les ministres de tutelle que j'ai côtoyés n'ont jamais vraiment séduit les lecteurs du jdM: Colla, Aelvoet, VDB, Demotte, Onkelinx et même la médecin généraliste libérale Maggie De Block. La seule à avoir tiré son épingle du jeu fut feue Magda De Galan (PS) qui, il est vrai, respectait les médecins. Que voulez-vous: pour nos grands argentiers, les médecins sont avant tout source de dépenses. Rendons-lui justice: Frank Vandenbroucke ne manque ni de compétences ni de constance. D'immenses chantiers restent en suspens - réforme de la nomenclature, financement des hôpitaux, New Deal, première ligne, maladies rares (lire notre dossier pages 22 à 30). Et il lui faudra bien quatre ans et demi pour espérer les mener à terme.