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"L es institutions de soins doivent être des forteresses où la circulation du virus est limitée au maximum. C'est nécessaire pour protéger le personnel hospitalier, d'abord pour sa santé et ensuite parce qu'il est essentiel à la survie de notre offre de soins, mais aussi pour protéger le patient. C'est la première mission d'un soignant: protéger et soigner le patient", commente Dieter Goemaere, directeur hôpitaux généraux et chief economist de Gibbis. "Pour atteindre ce niveau de protection maximum, pour le patient et pour le personnel, nous croyons effectivement qu'il faut imposer la vaccination contre le Covid à tout le personnel actif dans les institutions de soins (lire jdM N°2694). Donc pas seulement au personnel soignant mais à chaque membre du personnel hospitalier. Il n'y a pas d'alternative."Pour Gibbis, cette vaccination obligatoire est "une suite logique et indispensable, une dernière étape. Nous espérons effectivement arriver à 100% de vaccination d'ici la fin de la période transitoire pendant laquelle nous continuerons la sensibilisation ciblée du personnel et où nous continuerons d'informer chaque personne concernée de façon objective et ciblée. Mais nous voyons que nous sommes arrivés au bout de ce qui est possible via la sensibilisation."La fédération bruxelloise d'institutions de soins demande au gouvernement fédéral de continuer à investir dans les mesures d'attractivité pour le personnel hospitalier et en particulier la profession infirmière. Gibbis fait également plusieurs propositions pour bien implémenter l'obligation vaccinale. "Pendant la période transitoire, le personnel non vacciné qui est encore en réflexion doit pouvoir continuer à travailler, moyennant les tests réguliers. Le chômage temporaire ne peut pas être considéré comme "alternative" au testing. Cela risquerait en effet d'avoir un effet pervers et notamment que le travail des personnes qui feraient ce choix retombe sur les épaules des vaccinés. Pour le personnel nouvellement engagé, l'obligation doit entrer en vigueur dès le 1er janvier", souligne Dieter Goemaere. Les institutions de soins doivent avoir la liste des travailleurs non-vaccinés pour pouvoir les sensibiliser. "Pour l'instant, cette liste réalisée par la Cocom est anonymisée. On connaît seulement les pourcentages. Nous aimerions que les ressources humaines reçoivent une liste nominative. Le travail de sensibilisation et communication pourrait être effectué en interne et de façon personnalisée par la médecine du travail. Il faudra rapidement concrétiser les procédures parce que le 1er janvier 2022 c'est déjà demain...", avance Dieter Goemaere. Autre exigence importante pour Gibbis: la période de suspension du contrat pour les non-vaccinés doit être fixée. "On ne peut pas garder de façon illimitée une incertitude pour l'employeur et l'employé. Ce serait ingérable pour les institutions. Des travailleurs pourraient suspendre leurs contrats durant des années, aller travailler dans un autre secteur et puis revenir ensuite. C'est déjà compliqué, parfois, pour les malades de longue durée, mais il faut pouvoir garder une certaine prévisibilité", commente l'expert.