...
Corte, qui fut longtemps la capitale politique de la Corse autonomiste est désormais le pôle intellectuel de l'île, puisqu'elle accueille à nouveau une université depuis 1981. Université crée au départ par Pascal Paoli, père de la Corse indépendante, homme des Lumières qui voulait éduquer son peuple, attribua déjà le droit de vote aux femmes veuves ou célibataires en 1755, et dont la constitution servi d'exemple, notamment lors de la création des États-Unis.L'île devenue française, Paoli exilé en Grande-Bretagne, le Royaume de France puis la République à sa suite fermèrent cette université afin d'obliger les Corses à se rendre sur le Continent. L'homme dont le père de Bonaparte fut le secrétaire mourut en 1807, en constatant le triomphe de la France en Corse et de la tyrannie napoléonienne ailleurs.Bien sûr, Corte se rappelle de Paoli et de son palais situé dans un bâtiment austère de cette ville à la pierre plus blonde que dans le sud de l'île, aux ruelles en galets étroites et escarpées, balisées de placettes, d'églises baroques et entourée de montagnes, de vallées, de torrents que l'on peut observer depuis le belvédère à la vue imprenable, notamment sur la vallée classée de la Restonica. Le musée de la Corse, situé dans une ancienne caserne militaire et rehaussée harmonieusement d'ajouts contemporains par l'architecte italien Andrea Bruno, évite le côté écomusée tout en racontant en détail l'histoire récente de l'île, depuis son indépendance jusqu'à aujourd'hui.Situé à Ponte Leccia au croisement - à l'instar de Corte - de différentes zones géologiques, du schiste au basalte en passant par la glaise, le domaine de 85 hectares propose des vins, en blanc d'un seul cépage ancien et corse, le vermentinu réhabilité par parcelle. Certains, comme le 1769 (date du rattachement à la France, qui sera fêté ? Ça nous étonnerait..), possède ce côté calcaire et silex des Pouilly et de certains Sancerre.Le rosé, mélange d'un peu de Syrah avec du Nielluciu et du Sciaccarelu locaux, est étonnant, gras, et peut se servir avec un plat de viande plutôt qu'en apéritif. Un assemblage que l'on retrouve pour le rouge, lui aussi plusieurs fois médaillé.Le parc de Saleccia à l'Île-Rousse est situé sur une parcelle de 7ha qui en effet en 1974 a entièrement été roussie par le feu....Les propriétaires, Irène et Bruno Demoustier, plutôt que de construire un énième hôtel sur cette région de Corse, la troisième en importance touristique (côte occidentale du Cap Corse), ont préféré y concevoir un jardin méditerranéen, qui compte des plantes endémiques comme l'immortelle, consommée sous forme d'huile essentielle, mais aussi l'euphorbe, la bruyère, le pistachier lentiste, le romarin, des agapanthes ; toute une flore méditerranéenne de Corse ou d'ailleurs s'y décline en plusieurs jardins, notamment celui "Des quatre couleurs", une oliveraie bien sûr (100 espèces différentes d'oliviers), mais également des oléastres, du mûrier blanc, des amandiers entre autres, et compte même une volière.Le tout conçu par ce Stéphanois d'origine formé à l'école des jardins de Versailles et de son épouse, corse pour sa part, qui, au fil des années et des saisons, ont développé ce coin de sérénité verdoyante dans une partie de cette côte, victime aussi d'un tourisme endémique.Le panorama, depuis le phare, situé sur l'île reliée désormais au continent, offre une vue imprenable sur la Côte, l'océan et la montagne en arrière-fond : une balade d'une demi-heure à faire au couché du soleil absolument.Le village d'Île-Rousse fut fondé en 1763 par Pascal Paoli qui voulait faire pièce aux Génois installés dans cette région fertile de la Balagne, aujourd'hui troisième destination touristique en Corse. La cité moins ancestrale que Corte n'a pas son charme authentique, même si le dédale de ruelles et de maisons hautes forme un ensemble architectural cohérent.Dans la Balagne, sur des promontoires rocheux, ont fleuri de petits villages dont San Antonino l'un des plus beaux villages de France : un de ces bourgs de montagne corses typiques, médiéval, et qui offre une panorama soufflant à 360 degrés depuis son Belvédère, sur la région et l'océan.Pigna, qui fait face à un couvent toujours actif, est quant à lui, depuis les années 60, un village d'artisans : peintres, graveurs, verriers... ont trouvé refuge ici sous l'impulsion du peintre contemporain Toni Casalonga, originaire d'Ajaccio, qui a émigré ici. Lequel affirme très justement qu' " est corse celui qu'il l'habite et est habité par elle".Le village compte également l'association Voce, laquelle a bâti une salle en terre crue à l'acoustique superbe, qui accueille concerts et enregistrements, notamment bien sûr de polyphonies corses.Un lieu de résidence pour artistes et de découverte, ou redécouverte, pour les habitants de ces chants traditionnels uniquement transmis par " voix " orales et traditionnelles...