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C'est Ariane Bilheran, psychologue clinicienne auteure d'une thèse sur le sujet qui le dit: "C'est une constante dans l'histoire: ceux qui ont des privilèges ont peur de ceux qui n'en ont pas et qui sont plus nombreux ; ces derniers sont prêts à leur ravir par la violence. Toute pensée qui dénonce le complot des possédants est criminalisée."Dans l'Ancien Régime, c'était les aristocrates et leurs quartiers de noblesse. Aujourd'hui, c'est une caste techno-médiatico-financière qui se réunit en secret à l'Institut Bergruen, sis sur une mystérieuse colline où se retrouveraient les habitués des complots: David Rockfeller, Jack Dorsey (Twitter), James Cameron (Alien 2), Bernard-Henri Lévy, Alain Minc, Nouriel Roubini, Nicolas Sarkozy, Elon Musk, Xavie Niel, Luc Ferry, sans oublier l'incontournable Jacques Attali. Celui-ci n'avait-il pas prévu l'élection à la présidence de son ami et protégé Emmanuel Macron? C'est donc que Macron est sa créature et qu'Attali est faiseur de rois. Anthony Fauci, "commissaire" Covid aux Etats-Unis et traité "d'idiot" par Donald Trump, avait annoncé en 2017 "une épidémie surprise pour l'administration Trump" ? Il ne peut l'avoir deviné, il en serait donc à l'origine, d'autant qu'on connaît ses intérêts financiers dans plusieurs laboratoires pharmaceutiques. Lancer un virus dangereux dans la nature et puis s'enrichir par la vaccination, quoi de plus facile? Et puisque, de fait, les GAFAM ont tout fait pour empêcher la réélection de Donald Trump, celui-ci est le dernier rempart contre la grande conjuration, l'ancien ambassadeur du Saint-Siège aux États-Unis, l'attestant dans une lettre exhortant Trump à ne pas céder. Les "preuves"? Jeff Bezos, le patron d'Amazon, est libertarien. Sa fortune est passée en quelques années de 100 à 200 milliards de dollars ; la capitalisation boursière d'Apple est de 1.000 milliards de dollars. Or nos téléphones portables qui utilisent les applications Covid renvoient vers les Big Tech nos informations citoyennes: Androïd est lié à Google, ce dernier envoie des rapports de suivi sur le coronavirus. Dans les laboratoires d'Alphabet, la maison-mère de Google, on cherche à vaincre la mort par la médecine. La boucle est donc bouclée: comme dans Jupiter Ascending, des soeurs Wachawski, une caste supérieure bientôt immortelle prépare notre mise en esclavage. La "technique" est rodée, le montage est professionnel. Comme dans ces émissions d'investigation plus ou moins biaisées d'Elise Lucet ou de Questions à la une où les journalistes veulent absolument arriver à leurs fins, de nombreux experts, acquis ou non à la thèse, qui ne savent rien du montage final, sont interviewés face caméra, puis saucissonnés tout au long du document (Philippe Douste-Blazy, médecin et ancien ministre de la Santé, proche de Didier Raoult, s'est entre-temps désolidarisé du documentaire). Le spectateur est d'abord soumis pendant un heure et demie à un flot d'arguments d'autorité desdits experts, la plupart auteurs de thèses, assaisonnés de "gens du peuple" comme ce taximan parisien qui a "vu" et entendu des choses dans son taxi. L'auditeur est comme hypnotisé par cette diarrhée d'infos, perdu dans un labyrinthe sensoriel digne des grosses productions hollywoodiennes, avant de recevoir la révélation au bout de près de trois heures d'attention pour ceux qui ont eu le courage de le visionner en une seule fois. Quel dommage que le long (2 h 47) documentaire de Pierre Barnérias nous amène à des conclusions si délirantes alors qu'il pose, comme toujours dans ce type de thèse, de vraies questions. Oui: le Forum de Davos entend s'étendre sur un "Great Reset" mais il s'agit de penser un monde post-covid plus écologique. Oui: on nous a baladé avec le port du masque. Alors que chez nous, Maggie De Block, s'est obstinée, sur base des informations de l'OMS à affirmer que la protection des masques n'était pas "scientifique", les autorités françaises ont dit tout et son contraire à ce sujet en l'espace de quelques mois: du masque "qui est inutile si vous êtes bien-portant" à "le masque ne marche pas trop bien" (Olivier Véran, ministre de la Santé) et pour finir en juillet par le rendre obligatoire. Oui: l'étude du Lancet, qui s'est ensuite rétracté, démontrant l'inefficacité et la dangerosité de l'HCQ, était l'oeuvre de pied-nickelés et était plus politique que scientifique. L'HCQ étant devenue une molécule "populiste", Trump en consommant, le Lancet étant anti-Trump, la pauvre molécule devait être interdite... Oui, le patron de l'AFP, une des trois grandes agences de presse mondiale, est dirigée par un proche d'Emmanuel Macron, Fabrice Fries, ce qui a dû lui faciliter son élection à la présidence. Mais faut-il pour autant affirmer que "l'essentiel des publications scientifiques sont fausses"? Les ambassadeurs de l'HCQ ne se sont d'ailleurs pas privés de citer les journaux scientifiques prestigieux pour appuyer leur thèse. Oui, l'experte Kristine Lacombe, anti-HCQ, était en plein conflit d'intérêt avec le producteur du remdésivir, rapidement autorisé par l'Agence européenne du médicament. Et oui, il a fallu insister pour que l'étude randomisée Discovery intègre l'HCQ dans son étude à large échelle... Mais faut-il y voir un noir dessein? Oui, on n'a voulu faire peur lorsqu'Emmanuel Macron a répété 20 fois "Nous sommes en guerre" et quand Niel Ferguson, épidémiologiste à l'Imperial College, a annoncé 500.000 morts en Grande-Bretagne et deux millions de morts aux États-Unis. Mais c'était dans l'hypothèse d'une immunité de groupe sans aucun confinement... Oui: les Gafam sont devenus trop puissants, plus forts que des États comme la France et doivent être contenus ; oui, ils ont clairement choisi leur candidat, Joe Biden. La plateforme Task de Facebook coordonne des infos sur leurs utlisateurs avec Google et Twitter. Mais la volonté de ces Démiurges de vaincre la mort et corriger les inégalités génétiques à l'origine des inégalités sociales, n'a pas pour objectif d'éliminer les "inutiles" (thèse développée par Laurent Alexandre dans une séquence tronquée qui constitue l'apogée de Hold-Up, commentée ensuite par une modeste sage-femme en larmes). L'ambition de l'Université de la Singularité de Google est plutôt de nous "augmenter" afin d'affronter la révolution technologique qui vient. C'est par ailleurs, à travers neuralink, l'objectif d'Elon Musk, qui craint la prise de pouvoir par les robots. Quant à Bill Gates, qui est la cible principale des complotistes actuellement, sa Fondation n'est peut-être pas totalement transparente et il est un pro-vaccin, mais sa volonté n'est pas d'éliminer les Africains, que du contraire. Pourquoi alors Hold-Up a-t-il tant de succès? Parce qu'il nous propose un narratif qui fait sens à un public qui a été bombardé pendant des mois d'informations contradictoires. Une technique propre aux régimes totalitaires, dénoncée par Hannah Arendt. Et en censurant Hold-Up, YouTube ne fait qu'alimenter les théories les plus folles.