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L'âge venant, Iggy Pop prend de plus en plus de liberté avec son image de rebelle. La preuve : son nouvel album s'intitule "Free"... Après un Post Pop Depression inattendu qui vit Iggy Pop collaborer avec Josh Homme, James Osterberg, la septantaine bien tassée - comme ses vertèbres -, n'ayant plus rien à prouver, se permet dès lors des échappées souvent belles, hors des clichés qui le résument au statut de grand-papy du punk.Free porte bien son nom : comme dans le cas d' Avenue B il y vingt ans et Préliminaires une décennie plus tard, l'Iguane s'y avance, comme sur la pochette, dans un océan musical des plus calme, tranquille, une mer de notes sereines. Conçu en compagnie du trompettiste de jazz Leron Thomas et de Noveller, artiste électro d'avant-garde, c'est un album aérien, réflexif, peuplé d'amples paysages sonores, sur lequel Iggy récite parfois plus qu'il ne chante, suivie comme son ombre par la trompette (We are the people, Do not go gentle into that good night, ou The Dawn). Crépusculaire à souhait certes, mais hypnotique et bouleversant, le disque possède une majesté qui évoque, notamment sur l'introductif Free, les albums aériens de David Sylvian, période Gone to Earth. Bien sûr, sa voix grave, "croonante", s'élève aussi parfois de la surface des mots pour chanter des mélodies dépouillées comme Love missing, surfer sur la techno dénudée de Sonalil et faire quelques remous sur James Bond et Dirty Sanchez.Reste que les dix chansons débordent de mélancolie automnale ; l'impression en effet de quitter une plage estivale pour s'enfoncer lentement dans l'hiver...