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Icône du rock alternatif américain, féministe engagée, Kim Gordon fut trente années durant, la bassiste de Sonic Youth emblème d'un punk rock cérébral et l'épouse du guitariste et chanteur du groupe Thurston Moore. La paire forma durant trente ans le coeur du groupe, qui s'arrêta au moment de leur divorce en 2011. À l'instar de l'autre guitariste Lee Ranaldo qui est devenu artiste, Kim a au cours de sa vie, sa carrière et des différentes collaborations fait montre également d'une attirance pour les arts plastiques (le morceau introductif s'intitule Sketch Artist) qui l'a vu notamment ébaucher une collaboration avec Yoko Ono et exposer ses oeuvres. Sa biographie Girl in a band, évoquant sa période an sein de Sonic Youth, est devenue un best-seller et, comme si cela ne suffisait pas, cette musicienne est également productrice notamment en 93 du fameux album des Breeders Last Splash. Bizarrement, No home record (référence au No Home Movie de Chantal Akerman), est son premier album solo, organique, pulsionnel et vibratoire comme une basse, une pulsion électronique dépouillée qui évoque Nine Inch Nails sur lequel se pose son filet de voix fumeux ( Earthquake) ou sa récitation ( Paprika Pony). Bien sûr, on y trouve des réminiscences déconstruites de son ancien groupe sur Air BnB et ses envolées de guitares glissées qui accompagnent son chant sale et volontairement abîmé. Mais les huit autres titres démontrent qu'à 65 ans passés, enfin libérée, Kim Gordon a conservé une vision musicale sans concession, voire développé plus encore une originalité fougueuse, un enthousiasme juvénile, préservant au passage sa... Sonic Youth.