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Giants of All Sizes est un album qui se mérite, tant l'architecture sophistiquée, toute en méandres, des neuf compositions requiert une écoute attentive. Dexter & Sinister, la longue plage introductive, est de ce point de vue emblématique : débutée dans un souffle, elle croit et grandit peu à peu en une composition luxuriante, pour s'ouvrir en corolle délicate et colorée par la guitare de Mark Potter et le piano de son frère Graig, avant de précipiter la débâcle florale des pétales qui semblent se détacher et tourbillonner au son de la voix impressionnante et limpide de Jesca Hoop, égérie folk indie.La suite est du même bouquet : les compositions sophistiquées, souvent luxuriantes, s'accompagnent d'un orchestre sur My Trouble et le crescendo White Noise White Heat" (rien à voir avec le White light Withe heat du Velvet Underground). Ces arabesques en volutes, façon papier peint de William Morris, peuvent aussi se vouloir humbles tout en étant structurées, dans le cas du plus dépouillé The Delayed, ou d'une étoffe jamais étouffante sur Seven Veils.Neuf morceaux entonnés par la voix un peu triste et droopyesque de Guy Garvey, dont la ressemblance sur quelques titres, le premier notamment, avec le Peter Gabriel époque Mercy Street, est frappante.Rien de suprenant : le quartet a déjà enregistré au studio Real world, et le Gab', à l'époque de Genesis, avait pour habitude d'apparaître sur scène déguisé en... fleur.