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Georges et Louis et non pas Georges-Louis comme chez le Bouchez, ne cuisent pas bleu mais charcutent la langue et leurs cerveaux à la recherche d'idées de romans... Enfin, c'est Louis qui cherche et Georges qui donne son avis. Ces deux ronds de cuir minables sont invariablement assis à leur bureau avant qu'une idée exaltante, prodigieuse ne percute Louis, petite chose insignifiante en pantalon à pinces, enfin touché par la grâce croit-il de l'idée imparable de roman. De là, son imagination décolle vers des contrées absurdes, loufoques, idiotes et dérisoires...Celles que son créateur Daniel Goossens, qui a fait de ces deux personnes deux Bouvard et Pécuchet de la bédé, deux " beaufs dont on rit", comme disait Flaubert. Des histoires courtes de quelques pages, à la fois délirantes et désopilantes, qui courent sur 30 ans et réunies en deux volumes d'intégrale, et dont le premier vient de sortir. On regrettera juste que l'auteur ait colorisé certaines d'entre elles, ce qui enlève le côté sépia années 50 indubitable des personnages, et la tristesse pluvieuse qui en émane derrière le rire franc qu'ils déclenchent. Reste qu'éternellement rivés à leur bureau dans une pièce qu'ils partagent, Georges et Louis, surtout Louis, paire de "cons finis" défient à force de romans avortés les lois du... confinement.