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Et, dans l'ensemble, il n'avait pas tort, même si la réalité est sans doute plus nuancée. L'encéphalopathie traumatique chronique (ETC) a initialement été décrite chez les boxeurs, mais on a pris conscience au cours des dernières décennies que sa prévalence était également accrue parmi les personnes exerçant d'autres sports de contact. S'agissant des coups de tête au football, leur responsabilité est mise en avant par certaines études et contestée par d'autres. Bien d'autres incidents sont toutefois susceptibles de faire office de déclencheurs, comme par exemple un choc sur le crâne au contact d'un autre joueur.D'un point de vue anatomopathologique, on est surtout frappé par les dépôts de protéine tau dans les profondeurs des sillons corticaux. Parmi les symptômes décrits, on retrouve des déficits cognitifs tels que des problèmes de concentration ou de confusion, des troubles du comportement (parfois doublés d'agressivité) mais aussi la dépression. La maladie peut se manifester plus de dix ans après l'interruption de l'activité sportive ; elle est évolutive, même en l'absence de nouveaux traumatismes, et peut dégénérer en démence. Les personnes victimes de lésions ne développeront toutefois pas forcément des symptômes.Nombre d'études réalisées jusqu'ici se sont focalisées sur les sports de contact, mais des chercheurs ont eu l'idée de s'intéresser également aux non sportifs. Pour ce faire, ils ont identifié dans la banque de tissus de la Mayo Clinic à Rochester les cerveaux de sujets ayant (d'après les documents disponibles) pratiqué des sports de contact, qu'ils ont comparés à ceux de 400 individus non sportifs.D'après les résultats publiés dans Brain Pathology, 9 % des sportifs de contact présentaient des lésions trahissant une encéphalopathie traumatique chronique. Le risque était maximal chez les sujets qui avaient pratiqué le football à l'école ou à un niveau professionnel, dont dix sur 15 présentaient des lésions ou même un diagnostic effectif d'ETC. Précisons néanmoins qu'il s'agit ici du football dit américain, nettement plus traumatique que la variante " ordinaire ".Les chercheurs ont toutefois été surpris de constater que des lésions ETC étaient également présentes chez 3% des sujets non sportifs - un constat que des experts sans lien avec l'étude appellent à interpréter avec prudence, car il s'agissait ici de lésions assez légères et difficilement comparables avec celles observées chez les personnes ayant pratiqué un sport de contact. Les diagnostics de commotion cérébrale n'étaient pas plus fréquents chez les personnes porteuses de telles lésions que chez celles dont le cerveau était intact, ce qui tend à confirmer que l'ETC est vraisemblablement le fruit de multiples traumatismes plus légers.