...

L'Inami est né de la Loi du 9 août 1963 instituant et organisant un régime d'assurance obligatoire soins de santé et indemnités. Une loi portée par le ministre de la Sécurité sociale de l'époque, Edmond Leburton. C'est l'actuel ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke, qui a ouvert le symposium, soulignant le rôle de facilitateur de l'Inami dans la gestion et la concertation en matière de Sécurité sociale. Un modèle qui, selon lui, doit se réinventer pour évoluer avec la société. Réformer, oui, économiser, non, pour le ministre, qui estime que les soins de santé ont besoin d'une croissance stable. Cependant, il appelle à la modération et à l'efficience. "Il ne s'agit pas seulement d'avoir plus d'argent pour nos soins de santé, nous devons aussi avoir plus de soins de santé pour notre argent."Le Comité de direction de l'Inami n'a pas attendu le discours du ministre pour remettre l'ouvrage sur le métier. Benoît Collin, administrateur général de l'Inami, et Pedro Facon, administrateur général adjoint de l'Institut, ont présenté dix mesures phares pour l'avenir. "Il s'agit d'une invitation au dialogue avec les partenaires des différents secteurs", explique Pedro Facon. La première balise est une remise en question de la mission de l'Inami, qui a évolué en 60 ans. Tout comme la vision des soins de santé, qui suit davantage la devise "mieux vaut prévenir que guérir". L'accent est clairement mis sur la prévention. La réinsertion professionnelle doit aussi devenir un principe directeur. L'Inami estime que notre système de santé repose encore trop sur l'offre plutôt que sur les besoins et les résultats. En déterminant des objectifs de santé et de soins, en analysant les besoins non satisfaits et en appliquant une approche "soins appropriés", l'Inami désire trouver le bon équilibre entre besoins, résultats et offre de soins. La deuxième balise concerne le secteur de l'assurance des soins de santé. Le paradigme ici doit passer du traitement d'une maladie à la gestion de la santé. Le mot clé ici est "responsabilité populationnelle", ce qui signifie combiner les efforts pour maintenir et améliorer la santé et le bien-être de la population. Cela nécessitera un changement de mentalité. "Notre système de santé est principalement divisé en silos, par spécialité ou pathologie, et doit être repensé selon une logique fonctionnelle basée sur les milieux de vie et les objectifs de vie", stipule l'Inami. "Un projet d'une telle envergure est absolument nécessaire pour que notre système évolue et réponde aux défis de demain en matière de santé sociale, physique, mentale et environnementale. Chaque prestataire de soins, acteur ou institution ne représente qu'une partie de la réponse globale aux besoins. Ils doivent se coordonner autour du patient, de son milieu de vie et de la population."En outre, l'Inami souhaite poursuivre ses efforts pour promouvoir des pratiques evidence-based, qui favorisent une meilleure qualité de soins pour les patients et une utilisation rationnelle des soins de santé. La concertation est au coeur du fonctionnement de l'Inami, et le restera, affirme, transversalement, la sixième balise. L'Institut souhaite améliorer le fonctionnement du modèle, en travaillant avec des objectifs clairs et des priorités. La concertation devrait notamment devenir plus transparente. Dans le même temps, l'Inami souhaite renforcer le rôle et le pouvoir des représentants des professionnels de soins, ainsi que leur capacité à participer activement au modèle de concertation.