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On s'y attendait. À partir du 1er janvier 2035, une interdiction de vente s'appliquera aux voitures particulières et aux camionnettes légères qui émettent du CO2 nocif. Les hybrides rechargeables et les voitures à carburant électrique relèvent également de la règle d'interdiction. La propulsion électrique est l'avenir! La décision du Parlement européen du 8 juin s'inscrit dans le cadre de l'accord de Paris sur le climat, qui vise à atteindre la neutralité CO2 d'ici 2050. À y regarder de plus près, cependant, il apparaît que la décision, à la demande des parlementaires français et italiens, fait une exception pour un groupe restreint de modèles très exclusifs et très chers qui sont construits à moins de 1.000 unités par an. La clause d'exception ne s'applique qu'à des modèles spécifiques et donc pas à l'ensemble de la gamme Ferrari & Co. Encore que...L'amendement 121 fait également une exception pour les modèles de moins de 10.000 exemplaires sous la forme d'une prolongation d'un an pour passer au 100% électrique. Nous appellerons cela un sursis. La décision du Parlement européen d'autoriser des dérogations à la règle générale n'est pas bien accueillie par tout le monde. Les politiciens créent ainsi une échappatoire pour les super riches, car eux seuls peuvent s'offrir une super voiture de sport. Alors qu'ils ont les moyens d'acheter sans problème une voiture électrique écologique. Monsieur tout le monde n'a, en général, pas cet argent. Les 10.000 à 15.000 euros supplémentaires qu'il doit débourser pour un véhicule vert dépassent souvent ses possibilités financières. Les voitures familiales électriques abordables sont rares, elles coûtent rapidement 45.000 euros et plus. Parfois, monsieur tout le monde n'est pas non plus en mesure d'installer une borne de recharge ou une wallbox à la maison, car il vit dans un appartement ou une maison mitoyenne. L'expansion du réseau de bornes de recharge à mailles fines reste un point douloureux et empêche de nombreux partisans de la conduite électrique de franchir le pas efficacement. La politique envoie un mauvais signal: les clauses d'exception contribuent à accroître l'injustice sociale et climatique au lieu de la réduire. Les mesures se limitent souvent à des interventions techniques et tiennent bien trop peu compte du contexte socio-économique et des conséquences sur le portefeuille moyen de monsieur tout le monde. Ce qui apporte de l'eau au moulin des anti-politiciens. Mais l'industrie automobile et les scientifiques sont également critiques. Les constructeurs automobiles se plaignent d'être enfermés dans une camisole de force, que le développement et la mise en oeuvre de nouvelles technologies coûtent très cher, rendent les voitures neuves plus chères et font perdre des clients. Ils pointent aussi du doigt le gouvernement, qui ne tient pas ou que partiellement ses promesses concernant le développement d'une infrastructure de recharge performante. Les fabricants sont soutenus par des instituts de recherche indépendants qui préviennent d'une implosion de l'alimentation électrique. Parce que notre réseau électrique n'est pas conçu pour une demande en forte augmentation. Officieusement, on peut entendre qu'il n'y a pas de plan B en cas de panne chronique d'électricité. Cela promet, car qui aura alors la priorité? Et sommes-nous conscients que l'électrification de notre flotte de véhicules rendra notre dépendance vis-à-vis de la Chine encore plus grande qu'elle ne l'est déjà? Pour illustrer la gravité de la situation, nous énumérons quelques chiffres pertinents provenant de sources fiables: 45% de toutes les voitures électriques vendues dans le monde sont fabriquées en Chine, 95% de tous les véhicules électriques produits en Chine sont destinés au marché chinois et une voiture sur quatre vendue en Chine est alimentée électriquement. Il n'y a pas un seul fabricant européen dans le top 10 des marques les plus vendues. Tesla occupe la troisième place mais a vendu trois fois moins de voitures que le leader du marché BYD l'an dernier. Notre dépendance à l'égard des composants de batterie est absolument inquiétante: 87% du stock mondial de métaux de terres rares est entre des mains chinoises. C'est 65% pour le cobalt, 58% pour le lithium et 40% pour le cuivre. De plus, les marques automobiles chinoises produisent plus efficacement et moins cher que leurs concurrents européens. Après tout, les usines automobiles les plus modernes sont situées en Chine, qui dispose également d'une offre infiniment large de travailleurs hautement qualifiés. De plus, les salaires sont plus bas et les gens travaillent plus dur. Ce n'est donc pas un hasard si Mini a décidé la semaine dernière de construire la nouvelle e-Mini en Chine, basée sur la technologie de son partenaire chinois.