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De retour de vacances du Portugal, Marwan, Français d'origine marocaine, se fait plaquer par sa petite amie, Capucine, qui le trompait pour un autre. Prenant des nouvelles de ses parents qui habitent toujours Clichy, il néglige au téléphone la proposition de sa mère qui le convie à venir manger avec eux son fameux tajine aux olives familial, mentionnant au passage que Tarek, son paternel, se sent très fatigué. Le lendemain, l'un de ses deux frères lui apprend par sms la mort de son père...Débute alors pour Marwan et ses frères, un retour forcé aux origines, à la découverte de ce pays qu'au départ, lui le prof d'histoire républicain rejette et dont il connaît mal les coutumes, les traditions et au-delà de l'exotisme la misère et la dureté.Ces obsèques et leurs préparations sont aussi surtout pour cet homme jeune, la découverte de l'histoire d'un père garagiste, attentif et discrètement aimant, foudroyé dans la cinquantaine, un manuel "arabe", mis en quarantaine cette fois par un fils oublieux à qui il faisait un peu honte...Premier roman fluide, pudique, délicat sans apprêt, qui évite les descriptions, raconté à la première personne qui, éludant le piège manichéen, dresse un portrait contrasté du Maroc et ses habitants, de la France et de ses rapports à l'immigration, projetant sous le soleil dardant de Casablanca les zones d'ombres d'une société marocaine passée et présente, parfois héritées de la domination coloniale, pas toujours liés à l'Islam d'ailleurs.Une touchante histoire d'exilé de père en fils, d'émigration migraineuse, toujours légèrement douloureuse, écrite par Olivier Dorchamps, un Franco-Anglais qui, depuis Londres où il vit, est parvenu à se fondre, à s'imprégner complètement d'une autre culture mixte, et méditer sur cette traversée de la Méditerranée. Bref, une intégration réussie.