Les enfants et les adolescents font partie de la classe d'âge qui a connu une des montées les plus alarmantes au niveau de la santé mentale cette dernière année, déclare l'OCDE. D'après plusieurs enquêtes menées dans différents pays, les enfants sont plus anxieux et plus dépressifs, depuis la crise sanitaire. Et pour cause, le confinement a imposé de nouvelles routines au sein des familles. Le télétravail et l'enseignement à domicile ont poussé les parents, tout aussi déroutés, à instaurer de nouvelles règles à la maison, entraînant parfois des relations conflictuelles, tant entre les enfants et leurs parents qu'entre parents ou les enfants entre eux. Par ailleurs, l'absence de soutien et de contacts habituels suite à l'isolement social ont exacerbé les tensions déjà existantes. Et si la capacité de résilience chez les jeunes est grande, elle est cependant plus forte chez ceux dont les relations familiales sont de qualité. On a donc constaté une augmentation des inégalités sociales suite au Covid.

La capacité de résilience chez les jeunes est grande, mais elle est cependant plus forte chez ceux dont les relations familiales sont de qualité.

Sur le long terme, les effets de la privation sociale engendrée par la pandémie actuelle sont donc à surveiller. Et ce spécialement chez les jeunes provenant de groupes vulnérables, comme ceux souffrant déjà de problèmes mentaux, dont la situation économique ou familiale est difficile, et qui ont des problèmes d'apprentissage ou de faibles capacités socio-émotionnelles. Des solutions et des conditions créatives pouvant les soutenir doivent être développées, insiste le CSS.

Au niveau des étudiants de l'enseignement supérieur, l'impact sur la santé mentale a aussi été très important. Une vaste étude belge menée en février-mars 2021 indique que près de deux étudiants sur trois se sont retrouvés en état de détresse psychique, renseigne le CSS. 80% se sentaient fatigués et manquaient de motivation. De plus en plus d'étudiants envisageaient d'arrêter leurs études. Les jeunes déclarent ressentir davantage de sentiments d'anxiété et de dépression par rapport à la même période de l'année précédente. Pas moins d'un jeune sur cinq aurait des pensées suicidaires et seulement 13% affirment se sentir très heureux.

Des jeunes déprimés dans le monde entier

Ce sentiment d'anxiété et de détresse est partagé par de nombreux jeunes dans le monde entier. Selon l'Unicef, au moins un enfant et jeune sur sept a subi les mesures de confinement pendant la majeure partie de l'année dernière, mettant en danger sa santé mentale et son bien-être. La section d'Amérique Latine-Caraïbes de l'ONG a d'ailleurs créé une campagne sous forme de cartes postales sur leur site où les jeunes et les enfants pouvaient donner leurs "formules" pour s'en sortir mentalement. Certains expliquent qu'ils écrivent ou dessinent ce qui leur fait se sentir mal, d'autres essaient de se distraire pour ne pas penser à cette pandémie en regardant des séries ou vont faire du bénévolat dans un restaurant social. L'ONG insiste pour qu'un investissement accru dans les services de santé mentale soit réalisé.

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8 mesures recommandées par le CSS pour aider les jeunes

1. Outre la vaccination gratuite pour ceux qui sont en âge, des tests gratuits en suffisance devraient être proposés aux jeunes, afin qu'ils puissent de nouveau participer à la vie sociale en toute sécurité.

2. Plus d'investissements structurels et un renforcement stratégique des différentes formes d'accompagnement sont nécessaires.

3. Un système de suivi mieux développé, comme un baromètre de santé mentale national pour les enfants et les jeunes, est essentiel.

4. Il faudrait mieux suivre les suicides afin que ces données puissent être reprises dans la politique de santé publique. Ce n'est que de cette manière que l'on peut évaluer la situation avec précision et développer des stratégies plus efficaces pour un diagnostic et une intervention précoces, précise le CSS.

5. Au niveau de l'assistance psychologique, il est important de pouvoir agir de manière proactive. Tous les adultes doivent être attentifs à l'état psychosocial des jeunes. Des projets d'assistance accessibles, comme les maisons de quartier, les forums en ligne, les lignes d'assistance et les outils d'attribution qui facilitent l'orientation localement peuvent en représenter des maillons importants.

6. Outre ces mesures de précaution, des mesures doivent aussi être prises pour les personnes qui ont besoin d'aide dès maintenant. Il n'existe pas de chiffres exacts sur les listes d'attente en Belgique, mais les signaux du terrain sont clairs: il n'est actuellement pas possible de fournir à tous les jeunes les soins dont ils ont besoin. Étant donné que les effets sur la santé mentale ont en outre besoin de temps pour se manifester, on s'attend à ce que cette demande de soins ne fasse que s'intensifier prochainement. Il est donc temps d'investir davantage dans les soins de santé mentale et dans le développement de nouvelles interventions (numériques).

7. La pandémie peut aussi être un moment d'apprentissage pour les écoles, une opportunité d'accorder plus d'attention à l'enseignement de compétences socio-émotionnelles et pour apprendre aux jeunes à prendre soin d'eux-mêmes et des autres. Le bien-être mental est idéalement intégré dans tout le parcours d'apprentissage.

8. Enfin, les jeunes méritent de faire entendre leur voix et doivent être impliqués dans les groupes décisionnels concernant, par exemple, un retour sur le campus en toute sécurité ou la reprise des événements sportifs, culturels et de jeunesse.

Les enfants et les adolescents font partie de la classe d'âge qui a connu une des montées les plus alarmantes au niveau de la santé mentale cette dernière année, déclare l'OCDE. D'après plusieurs enquêtes menées dans différents pays, les enfants sont plus anxieux et plus dépressifs, depuis la crise sanitaire. Et pour cause, le confinement a imposé de nouvelles routines au sein des familles. Le télétravail et l'enseignement à domicile ont poussé les parents, tout aussi déroutés, à instaurer de nouvelles règles à la maison, entraînant parfois des relations conflictuelles, tant entre les enfants et leurs parents qu'entre parents ou les enfants entre eux. Par ailleurs, l'absence de soutien et de contacts habituels suite à l'isolement social ont exacerbé les tensions déjà existantes. Et si la capacité de résilience chez les jeunes est grande, elle est cependant plus forte chez ceux dont les relations familiales sont de qualité. On a donc constaté une augmentation des inégalités sociales suite au Covid. Sur le long terme, les effets de la privation sociale engendrée par la pandémie actuelle sont donc à surveiller. Et ce spécialement chez les jeunes provenant de groupes vulnérables, comme ceux souffrant déjà de problèmes mentaux, dont la situation économique ou familiale est difficile, et qui ont des problèmes d'apprentissage ou de faibles capacités socio-émotionnelles. Des solutions et des conditions créatives pouvant les soutenir doivent être développées, insiste le CSS. Au niveau des étudiants de l'enseignement supérieur, l'impact sur la santé mentale a aussi été très important. Une vaste étude belge menée en février-mars 2021 indique que près de deux étudiants sur trois se sont retrouvés en état de détresse psychique, renseigne le CSS. 80% se sentaient fatigués et manquaient de motivation. De plus en plus d'étudiants envisageaient d'arrêter leurs études. Les jeunes déclarent ressentir davantage de sentiments d'anxiété et de dépression par rapport à la même période de l'année précédente. Pas moins d'un jeune sur cinq aurait des pensées suicidaires et seulement 13% affirment se sentir très heureux. Ce sentiment d'anxiété et de détresse est partagé par de nombreux jeunes dans le monde entier. Selon l'Unicef, au moins un enfant et jeune sur sept a subi les mesures de confinement pendant la majeure partie de l'année dernière, mettant en danger sa santé mentale et son bien-être. La section d'Amérique Latine-Caraïbes de l'ONG a d'ailleurs créé une campagne sous forme de cartes postales sur leur site où les jeunes et les enfants pouvaient donner leurs "formules" pour s'en sortir mentalement. Certains expliquent qu'ils écrivent ou dessinent ce qui leur fait se sentir mal, d'autres essaient de se distraire pour ne pas penser à cette pandémie en regardant des séries ou vont faire du bénévolat dans un restaurant social. L'ONG insiste pour qu'un investissement accru dans les services de santé mentale soit réalisé.