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Elle la joue à nouveau perso sur ce There is No Other, riche de treize morceaux qu'elle enchante comme la brise caressant la lande des paysages d'Écosse. Sa voix n'est souvent d'ailleurs qu'un souffle, un murmure, qui évoque parfois une Julie Cruise débarrassée des compositions vénéneuses de Badalamenti, sur le neigeux et ouaté "Below Zero" qui clôt l'album ou l'aérien "Vultures" notamment. Un album sans anicroche ni doubles croches qui manque pour le coup quelquefois de relief : le tartan du clan Campbell se révélant un peu schématique, pour ne pas dire systématique. Un tartan tarte à la crème ? Contrastes il y a quand même, notamment sur "Rainbow", sorte de bossa-nova brésilienne et ses " chabadabada" très Michel Legrand, ou lorsque la " Belle " suspend sa mélodie à des violons bienvenus sur National Bird of India... Ce qui change des guitares folks et sèches de Counting Fireflies (beaucoup d'insectes et d'animaux peuplent ses chansons) ou Just for Today. La soul dépouillée de The Heart of It All ou de Hey World voit la voix d'Isobel s 'affirmer davantage, lorsque entourée d'autres. Enfin, la chanteuse se fend d'un bel hommage au regretté Tom Petty, en reprenant de manière évanescente et délicate son Runnin Down a Dream. Une interprétation rêveuse en effet.