Le CHC de Liège ne cache pas sa déception de voir la clinique Reine Astrid de Malmedy rejoindre le premier réseau locorégional liégeois formé autour du CHU de Liège. Obligé par la concurrence de former un réseau a minima, le CHC interpelle le ministre Pierre-Yves Dermagne sur l'illégalité de la composition du CA de la clinique Reine Astrid.
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Le 20 novembre, le conseil d'administration de la clinique Reine Astrid de Malmedy a choisi de rejoindre le réseau hospitalier du CHU Liège. " Pourtant, dès le 18 novembre, le CHC a attiré l'attention du conseil d'administration (CA) de la clinique Reine Astrid luimême, de la tutelle et du ministre wallon des Pouvoirs locaux sur l'illégalité de la composition du CA et les conséquences de celle-ci sur la décision à intervenir. Notre démarche visait à garantir la sécurité juridique de la décision ", précise le président du CHC, René Thissen.Le CHC conteste la décision du CA. " Celle-ci revêt une telle importance qu'il est du devoir de tous de veiller à sa légalité ", considère René Thissen. " Or, nous ne pouvons que constater que le CA n'est pas constitué conformément à la loi. Nous attendons la réponse de la tutelle, mais examinons d'ores et déjà toute autre forme de réaction. Car cette illégalité pourrait aussi rejaillir sur les futures décisions. Selon le décret wallon sur la gouvernance et la transparence des mandats publics, le CA de la clinique Reine Astrid - association cogérée par le CPAS et la Ville de Malmedy - doit être composé de conseillers communaux. Or, deux de ses cinq membres n'exercent aucun mandat de conseiller communal - l'un des deux est même député provincial, une fonction incompatible avec celle de conseiller communal. De plus, les sièges au CA doivent être répartis à la proportionnelle du conseil communal (clé d'Hondt). En vertu de cette règle, le seul élu PS au conseil communal ne peut bénéficier d'aucun siège délibératif. En pareille hypothèse, le CDLD (code de la démocratie locale et de la décentralisation) autorise la désignation d'un représentant d'une liste démocratique uniquement avec voix consultative. "Le CHC regrette le choix posé sur le fond également. " Nous sommes surtout déçus pour les patients ", souligne le directeur général du CHC, Alain Javaux. " La proposition que nous avions faite à la clinique Reine Astrid lui permettait d'assurer sa pérennité. Elle répondait à la fois aux besoins de la population et aux objectifs du projet initié par la ministre Maggie De Block, à savoir diminuer la concurrence entre hôpitaux et rendre les bassins de soins plus cohérents. C'est d'autant plus malheureux que la majorité du corps médical s'est prononcée en faveur d'un réseau avec le CHC. "Le CHC rappelle que, " né de la fusion de six cliniques, il a, à sa manière, préfiguré les réseaux qui devront se mettre en place. Il formera a minima un réseau avec ses partenaires, l'hôpital Saint-Nicolas d'Eupen et la clinique Saint-Joseph de Saint-Vith. Ce réseau représente d'ores et déjà un tiers des parts de marché en province de Liège "." Notre dynamisme, notre capacité d'innovation, notre profonde orientation patient et la qualité de nos services restent nos meilleurs atouts pour regarder l'avenir avec sérénité ", conclut Alain Javaux.Du côté du CHU de Liège, Julien Compère, l'administrateur délégué, a déclaré à nos confrères de Vers l'avenir que cela l' " étonne toujours de remettre en cause les règles du jeu... une fois que ce dernier est terminé. Quand j'entends dire que la décision est illégale, je ne suis pas sûr qu'ils l'auraient considéré comme telle s'ils avaient été choisis. ""Il faut rassurer la population de Malmedy : pour elle, être avec le CHU, le CHR de La Citadelle et le CHR de Verviers est la garantie de bénéficier des soins de la plus haute qualité, dans des prix corrects, au plus près de son domicile ", a-t-il ajouté. " C'est très certainement le bon choix, le meilleur, pour Verviers et Malmedy. "