Les chercheurs d'Oxford se sont penchés sur les interventions non pharmaceutiques (INP) prises dans sept pays (Autriche, République tchèque, Angleterre, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Suisse). 114 régions au total ont été passées au crible, histoire de comprendre les effets des mesures non seulement d'un point de vue national, mais également infranational, et de prendre en compte l'hétérogénéité de la dispersion du virus.

17 mesures analysées

Au cours de la première vague, la plupart des mesures ont été prises en même temps, ou presque. 83% des mesures ont été prise dans un laps de temps de dix jours ou moins. Difficile donc de tirer le bilan d'une mesure précise. Durant la seconde vague, la mise en oeuvre des mesures a été plus espacée, de quoi analyser l'effet de 17 mesures.

Quel a été l'effet de ces mesures? "Nous constatons que les fermetures d'entreprises ont été particulièrement efficaces, avec un effet combiné de réduction du taux de reproduction des cas de Covid-19 (Rt) de 35%", constatent les chercheurs. Les fermetures respective de l'Horeca et des boîtes de nuit ont également eu un effet important sur la transmission avec une réduction estimée à 12% pour chaque mesure. L'effet combiné de la fermeture des commerces de détail et des services de proximité (comme les coiffeurs et les salons de beauté) est également considérable (12%). "Dans ces lieux, les risques potentiels de contacts sont brefs, mais très nombreux", explique l'étude. A contrario, la fermeture des lieux de loisirs et de divertissement tels que les zoos, les musées et les théâtres un effet très léger (3%).

Hormis les fermetures d'établissements, une autre mesure phare est l'interdiction de se rassembler en grand nombre. Une mesure efficace puisque la réduction du taux de reproduction est de 26%. Les différents seuils ont également un impact important, mais seuls des seuils stricts provoquent un effet statistiquement significatif (deux personnes maximum).

Enfin, le port du masque obligatoire et le couvre-feu ont eu des effets modérés, mais statistiquement significatifs (respectivement 12% et 13% de baisse du taux de reproduction).

Les politiques de confinement qui rassemblent ces mesures ont permis une réduction totale du taux de reproduction du virus de 52%, estiment les chercheurs.

Les INP resteront nécessaires

"Toutes les mesures prises durant la seconde vague ont été moins efficaces que lors de la première vague", insistent toutefois les auteurs de l'étude. Pourquoi? Parce que nous avons normalisé certains comportements entre les deux vagues, à l'instar du port du masque, du télétravail, de la distanciation sociale, d'une meilleure ventilation des locaux ou encore d'une hygiène accrue. "Ces changements ont probablement rendu divers domaines de la vie publique plus sûrs et ont ainsi réduit l'effet des interdictions ou des fermetures strictes."

C'est ainsi que la fermeture des écoles était une des mesures les plus efficaces de la première vague, alors que l'effet de la mesure était faible lors de la deuxième vague (7%). "Nous supposons qu'une combinaison de mesures de sécurité, de changements de comportement et de facteurs épidémiologiques dans le secteur de l'éducation a empêché l'émergence de clusters. Néanmoins, sans mesures suffisantes, l'ouverture des écoles pourrait conduire à une résurgence", expliquent les auteurs de l'étude.

Si la campagne de vaccination ralentit la propagation du virus, elle ne suffit pas à elle seule à endiguer la pandémie. "Les INP restent le principal outil de lutte contre les infection à court terme", rappellent les auteurs. "De plus, les nouveaux variants augmentent la nécessité de prendre des mesures ciblées afin de contrôler la propagation de l'épidémie tout en réduisant les conséquences économiques et sociales de larges confinements."

"L'abandon des mesures de sécurité et des comportements de protection volontaires au sein de la population encore vulnérable modifierait l'efficacité de l'intervention, voire la porterait aux niveaux de la première vague", concluent les chercheurs.

1. Understanding the effectiveness of government interventions in Europe's second wave of COVID-19, Mrinank Sharma, et al. medRxiv 2021.03.25.21254330 ; doi: https://doi.org/10.1101/2021.03.25.21254330

Les chercheurs d'Oxford se sont penchés sur les interventions non pharmaceutiques (INP) prises dans sept pays (Autriche, République tchèque, Angleterre, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Suisse). 114 régions au total ont été passées au crible, histoire de comprendre les effets des mesures non seulement d'un point de vue national, mais également infranational, et de prendre en compte l'hétérogénéité de la dispersion du virus. Au cours de la première vague, la plupart des mesures ont été prises en même temps, ou presque. 83% des mesures ont été prise dans un laps de temps de dix jours ou moins. Difficile donc de tirer le bilan d'une mesure précise. Durant la seconde vague, la mise en oeuvre des mesures a été plus espacée, de quoi analyser l'effet de 17 mesures. Quel a été l'effet de ces mesures? "Nous constatons que les fermetures d'entreprises ont été particulièrement efficaces, avec un effet combiné de réduction du taux de reproduction des cas de Covid-19 (Rt) de 35%", constatent les chercheurs. Les fermetures respective de l'Horeca et des boîtes de nuit ont également eu un effet important sur la transmission avec une réduction estimée à 12% pour chaque mesure. L'effet combiné de la fermeture des commerces de détail et des services de proximité (comme les coiffeurs et les salons de beauté) est également considérable (12%). "Dans ces lieux, les risques potentiels de contacts sont brefs, mais très nombreux", explique l'étude. A contrario, la fermeture des lieux de loisirs et de divertissement tels que les zoos, les musées et les théâtres un effet très léger (3%). Hormis les fermetures d'établissements, une autre mesure phare est l'interdiction de se rassembler en grand nombre. Une mesure efficace puisque la réduction du taux de reproduction est de 26%. Les différents seuils ont également un impact important, mais seuls des seuils stricts provoquent un effet statistiquement significatif (deux personnes maximum). Enfin, le port du masque obligatoire et le couvre-feu ont eu des effets modérés, mais statistiquement significatifs (respectivement 12% et 13% de baisse du taux de reproduction). Les politiques de confinement qui rassemblent ces mesures ont permis une réduction totale du taux de reproduction du virus de 52%, estiment les chercheurs. "Toutes les mesures prises durant la seconde vague ont été moins efficaces que lors de la première vague", insistent toutefois les auteurs de l'étude. Pourquoi? Parce que nous avons normalisé certains comportements entre les deux vagues, à l'instar du port du masque, du télétravail, de la distanciation sociale, d'une meilleure ventilation des locaux ou encore d'une hygiène accrue. "Ces changements ont probablement rendu divers domaines de la vie publique plus sûrs et ont ainsi réduit l'effet des interdictions ou des fermetures strictes."C'est ainsi que la fermeture des écoles était une des mesures les plus efficaces de la première vague, alors que l'effet de la mesure était faible lors de la deuxième vague (7%). "Nous supposons qu'une combinaison de mesures de sécurité, de changements de comportement et de facteurs épidémiologiques dans le secteur de l'éducation a empêché l'émergence de clusters. Néanmoins, sans mesures suffisantes, l'ouverture des écoles pourrait conduire à une résurgence", expliquent les auteurs de l'étude. Si la campagne de vaccination ralentit la propagation du virus, elle ne suffit pas à elle seule à endiguer la pandémie. "Les INP restent le principal outil de lutte contre les infection à court terme", rappellent les auteurs. "De plus, les nouveaux variants augmentent la nécessité de prendre des mesures ciblées afin de contrôler la propagation de l'épidémie tout en réduisant les conséquences économiques et sociales de larges confinements.""L'abandon des mesures de sécurité et des comportements de protection volontaires au sein de la population encore vulnérable modifierait l'efficacité de l'intervention, voire la porterait aux niveaux de la première vague", concluent les chercheurs.