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(...) Le vieillissement se produit très rapidement, à grande échelle, et pas de la même façon partout. La demande de soins augmente, devient plus complexe et la charge de soins est inégalement répartie. Les professionnels de la santé vieillissent également à un rythme soutenu, les médecins généralistes d'aujourd'hui seront les patients de demain. Le budget va lui aussi se contracter. Nous devrons faire plus, avec moins de professionnels de la santé et des ressources limitées. Les économistes ont un terme pour cela: la productivité. Dissipons immédiatement tout malentendu: augmenter la productivité n'est pas synonyme de travailler plus. Il s'agit de travailler plus intelligemment. Les techniques sont connues: déléguer, travailler en soins intégrés et non plus en solo/silo, s'organiser de manière proactive, numériser la paperasserie... La productivité peut-elle sauver le médecin généraliste? Oui. La surcharge administrative est connue (attestation inutile, énième ordonnance). On ne compte plus les réunions consacrées à ce problème, sans aboutir à l'abolition des règles inutiles ni à une automatisation poussée de l'administration des soins de santé. (...) Pourquoi les médecins généralistes ne prendraient-ils pas eux-mêmes la barre? En cherchant les collaborations et intégrations nécessaires, en assurant une solidarité financière, le partage des technologies, ainsi que des processus de soins bien fixés. Le médecin généraliste comme capitaine! Nul doute que le généraliste restera un maillon indispensable pour assurer les soins à la population vieillissante dans les décennies à venir. La productivité devra fortement augmenter. Mais au lieu de remplacer chaque généraliste qui part à la retraite (bien méritée) par 1,5 à 2 nouveaux généralistes, il faut penser et agir de manière entrepreneuriale. C'est ainsi que l'on pourra surfer sur la vague du vieillissement qui étouffe aujourd'hui les cabinets médicaux.