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Nouvel album pour le Suédois Jay Jay Johanson, une fois encore condensé délicat de trip-hop lente et mélancolique sur fond de chansons dénudées, parfois au son d'un piano que l'auteur-compositeur-interprète a désormais réussi à domestiquer ("Hallucination", "Everything I own").Au sein de son univers de nostalgie évanescente, de mélancolie embuée, Johanson parvient, au travers des douze nouvelles chansons, à apporter des variations à cette humeur douce-amère. Par exemple en invitant son ami Robin Guthrie sur Lost Forever, émaillé de la guitare cristalline, éthérée et inimitable de l'ancien Cocteau Twins. Ou en interprétant, en duo avec Jeanne Added, Fever, drum'n'bass lent et hautement sensuel. Sur Heard Somebody Whistle, sorte de mélange entre Toots Thielemans et Saint-Germain, c'est le jazz qui domine comme d'ailleurs sur sa poursuivante "Smoke", un peu trop semblable.Et c'est le reproche que l'on pourrait adresser à Jay Jay, celui de se complaire parfois dans des ambiances, voire dans son spleen magnifique. Ce qui ne l'empêche, sur cet album un peu longuet, de signer deux morceaux de pop imparable, Niagara falls et Swift kick in the butt, ou de rendre un bel hommage à David Sylvian, sur le terminal Dead end playing, dont il reprend l'ambiance intimiste virant au confidentiel... et jusqu'à la voix.