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Auteur de Révolution, Prix du meilleur album du Festival d'Angoulême 2020, Locard met son dessin semi-réaliste et fluide qui évoque le Dr Poche de Wasterlain au service de l'oeuvre de Jules Verne, pour entamer, comme Phileas Fogg et Passe-partout, une course qui vise, non pas à raccourcir le temps... mais le nombre de pages. Raison sans doute que cet album ne révèle que très peu de grandes cases, s'étalant sur toute une planche. L'adaptation réalisée par Jean-Michel Coblence tient elle aussi de l'exploit digne des deux héros du livre face à l'infâme Fix, l'ennemi étant ici le canevas... fixé par l'éditeur. Le livre se révèle d'ailleurs plutôt une confrontation entre le serviteur français et l'inspecteur anglais, Fogg restant constamment d'un flegme évidemment britannique, lisant son journal ou jouant aux cartes comme dans son club londonien, et ce y compris dans les situations les plus périlleuses. Cette ode à la modernité se révèle en effet encore très actuelle, les voyages en avion étant évidemment absents (ils sont rares aujourd'hui). Et s'il n'a pas fallu 80 jours au virus pour arriver de Chine, le lecteur belge sera heureux, grâce à ce Tour du monde en 80 jours, de pouvoir à nouveau un peu voyager... en Inde, en Afrique, en Chine, voire même en Amérique!