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L a deuxième priorité du GBO est une " meilleure accessibilité financière pour les patients ". " La suppression des inégalités d'accès reste la première priorité du GBO. Notre système de sécurité sociale a vécu sur les solidarités par le biais de cotisations sociales progressives, et le régime d'offre de soins est à deux vitesses, voire trois, selon le statut (BIM, par exemple) et les revenus qui permettent à certains de payer des suppléments parfois très élevés. Ce système reste donc en partie inéquitable. Il faut donc mettre en place un système qui permette un accès total aux soins pour ceux qui ont encore aujourd'hui des difficultés d'accès, et pour certains, cela devra être un système de gratuité totale. "Partant du principe que la norme de croissance de 1,5% est intenable (ndlr : on songe sérieusement à la porter à 2,5%, lire notre dernier numéro), le GBO souligne qu'en plus, cette norme " devrait être composée d'une part du trend des dépenses en soins de santé prévu par le Bureau du Plan (2,5% à ce jour) et d'autre part d'une croissance supplémentaire pour permettre la concrétisation de nouvelles initiatives, provenant notamment de la première ligne, avec comme objectif de contribuer à la prise en charge du citoyen à l'endroit le plus proche de chez lui, en appliquant le principe de subsidiarité ".La norme de croissance devra tenir compte également des dépenses liées spécifiquement à l'épidémie Covid, à court terme mais aussi celles appelées à perdurer. Plus globalement, il faut, selon le GBO, briser les droits acquis de certains secteurs à leur budget et développer une vision " prospective globale " qui nécessite une approche budgétaire pluriannuelle. La norme de croissance doit aussi intégrer le préventif, qui dépend partiellement des entités fédérées. La fixation des budgets globaux doit tenir compte de trois éléments : la croissance réelle du coût des soins et de l'innovation si celle-ci apporte une plus-value réelle pour un prix raisonnable ; un financement des prestataires basés sur un mix équilibré entre actes et forfaits en évitant la multiplication injustifiée des actes d'un côté et la sélection des risques et sous-utilisation de l'autre côté ; " modification du financement et du remboursement des spécialités pharmaceutiques, basée sur le principe que pour l'industrie, une rentabilité légitime est autorisée, mais pas le surprofit sur la maladie. "Le système de santé doit être moins axé autour d'un " épisode de soins " comme le passage à l'hôpital mais davantage sur le citoyen, qui passe de périodes en bonne santé et en moins bonne santé, voire de maladie chronique, le tout ayant pour but d'éviter un problème aigu de santé. Plus que jamais, il faut une collaboration " entre prestataires de première ligne (basée sur les SISD/RML/Cercles de médecins généralistes, autres futurs cercles d'autres professions de première ligne, plates-formes de première ligne comme PPLW et PPLW), en zones de première ligne, tout en soutenant les différentes formes de pratiques (solo, groupe mono- ou multidisciplinaire, réseau), en respectant la liberté du médecin de choisir la pratique qui lui convient, ainsi que le choix du patient ". Ceci nécessitera la création ou le développement de nouvelles fonctions. Le GBO cite les assistants de pratiques, les infirmiers de pratique avancée (Advanced Nurse Practitioner), etc. via un rééquilibrage des budgets entre promotion de la santé, prévention, recherche et soins " avec pour but de privilégier d'abord le maintien à domicile tant que faire se peut, ensuite les formes alternatives de prises en charge institutionnelles les plus familiales et solidaires (habitations assistées, habitats groupés, habitats intergénérationnels, transformation d'habitations individuelles en habitats " kangourou ") et enfin, à défaut, les prises en charge traditionnelles (maisons de repos/MRS, hôpital psychiatrique pour séjour de plus longue durée, cette dernière devant être réduite au maximum, ce qui nécessite le développement d'accueils alternatifs...) ". " Il faut profiter de la mise en réseau des hôpitaux pour diminuer le nombre de lits hospitaliers. Il faudra évidemment réorganiser le secteur hospitalier notamment pour faire face à de nouvelles épidémies, ce qui implique par exemple une capacité très rapide de redéploiement de lits de soins intensifs dormants. "Cette réforme doit déboucher sur " l'abolition des suppléments d'honoraires hospitaliers, à condition de réviser le budget des hôpitaux (budget des moyens financiers), dans le cadre d'une réforme plus globale du financement hospitalier " et " un réajustement/rééquilibrage des honoraires entre les différentes disciplines médicales ". Le GBO entend ici, notamment, la réorganisation et rééquilibrage des tâches entre les différents prestataires, notamment pour trouver un meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle des prestataires, le renforcement du rôle de la médecine générale dans le cadre d'une réorganisation de la 1ère ligne qui passe par " une meilleure organisation de la garde en médecine générale, qui nécessite un financement plus adéquat des postes médicaux de garde et des honoraires de disponibilité ". Avec échelonnement des soins. Enfin, le GBO veut " faire aboutir le chantier en cours de la Fédération Wallonie-Bruxelles sur la planification des sous- quotas, et ce dans une perspective de couverture équitable de l'offre de soins à l'échelle du pays, pour répondre aux besoins réels de la population, en tenant compte des spécificités régionales ".Ceci en parallèle avec une " valorisation financière du travail des généralistes en zones de pénurie ". Il faut coordonner les aides régionale (Impulseo) et fédérale (nomenclature). Enfin, une meilleure organisation des stages de médecine a pour premier objectif l'amélioration des conditions de travail des futurs médecins.