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"I l y a quelques mois, l'association professionnelle d'anesthésie a envoyé une lettre au ministre Vandenbroucke concernant un problème qui avait déjà été soulevé le 11 mars 2021 dans une lettre ouverte du Conseil supérieur des médecins spécialistes et des médecins généralistes", rappellent Gilbert Bejjani et Stefaan Carlier, respectivement président et secrétaire de l'association professionnelle d'anesthésie. Dans ce courrier au ministre, il était question de l'afflux de médecins qui ne sont pas originaires de l'EEE (Espace économique européen) et de l'équivalence de leur diplôme de base et de leur diplôme de spécialiste par rapport au diplôme belge . "Nous estimons que cette situation risque de nuire aux contrôles de qualité et que cela génère une discrimination positive en faveur de ces médecins par rapport aux candidats belges soumis à des quotas. En Flandre, ce problème a aussi été soulevé au Collège des présidents où siègent les présidents de toutes les commissions d'agrément", commentent les Drs Bejjani et Carlier. "Après des appels répétés, le cabinet Vandenbroucke a déclaré qu'il se pencherait sur cette question. D'après nous, ce problème nécessite un large débat parlementaire et une législation adaptée."Par ailleurs, l'entreprise de services RH Acerta révèle qu'un travailleur sur douze (8,3%) est de nationalité étrangère dans le secteur des soins de santé en Belgique. La part des travailleurs étrangers dans ce secteur a augmenté de 33% au cours des sept dernières années. Pourtant, sur le plan de la diversité des nationalités, les soins de santé sont à la traîne par rapport à la plupart des autres secteurs, indique l'entreprise dans un communiqué, présentant les résultats d'une analyse basée sur les données de 39.000 travailleurs. "Plusieurs raisons expliquent pourquoi la part des non-Belges dans les soins de santé reste inférieure à la moyenne par rapport à d'autres secteurs. Les différences linguistiques et culturelles y jouent un rôle plus important que dans d'autres domaines. En outre, la plupart des emplois du secteur des soins de santé exigent un diplôme spécifique, et les certifications obtenues en dehors de l'Union européenne doivent être homologuées. C'est là que les choses ont tendance à mal tourner", souligne Laura Couchard, experte RH chez Acerta Consult. Parmi les citoyens de l'UE actifs dans le secteur des soins en Belgique, la plupart sont originaires des Pays-Bas, de France, d'Allemagne, de Pologne et de Roumanie. Parmi les citoyens non européens, on retrouve surtout des travailleurs originaires du Maroc ou du Congo dans les hôpitaux, les centres de revalidation et les maisons de repos et soins belges, détaille Acerta. "La plus forte présence de travailleurs de nationalité différente dans notre secteur des soins de santé est une bonne chose ainsi qu'une évolution logique, compte tenu de la migration. La pénurie de main-d'oeuvre amène également les institutions de soins à chercher à recruter du personnel au-delà des frontières nationales", ajoute Mme Couchard, précisant que "le besoin de se faire le reflet de la société constitue une tendance actuellement présente chez de nombreuses institutions de soins.".