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Les médecins à la base de cette enquête (lire méthodologie ci-contre) se sont demandés comment leurs confrères sur le terrain avaient vécu le rôle directif du gouvernement dans la gestion de la crise sanitaire. Ils se sont également interrogés sur les mesures à maintenir et sur les meilleurs ajustements à apporter à la politique menée. "Les résultats", ont-ils déclaré, "peuvent déjà inspirer nos gouvernements et Sciensano dans leurs politiques futures."Dans notre édition précédente ( jdM n°2685), nous avions déjà livré un indice. Malgré le taux élevé de vaccination, trois médecins et pharmaciens sur quatre se sont prononcés en faveur d'une vaccination obligatoire du personnel de santé. Ce résultat a surpris l'initiateur et le porte-parole de l'enquête, le Dr Frank Peeters. "Ce qui est frappant, c'est qu'un quart des médecins ne veulent pas de la vaccination obligatoire. Alors que les médias semblaient indiquer que la vaccination obligatoire du personnel de santé faisait l'unanimité parmi les experts. Nous pouvons en conclure qu'un certain nombre de médecins et de pharmaciens ne se feront pas vacciner, ou seulement une fois", déclare le Dr Peeters. Si cela ne dépendait que du corps médical, il n'y aurait guère besoin de centres de tri organisés par les médecins généralistes pour évaluer cliniquement les patients Covid. Seuls 16% des médecins pensent que ces centres devraient continuer à exister. Pour la majorité des répondants (66%), cette activité relève de la médecine générale. Un peu moins de dix pour cent des répondants considèrent que le tri est une tâche qui incombe au service des urgences. "Les centres de tri semblent appartenir au passé", commente Frank Peeters. "Les cabinets de médecins généralistes sont les mieux placés pour les remplacer."Selon les médecins généralistes et spécialistes, le test PCR devrait être désormais réservé à trois catégories de personnes. Il s'agit des patients gravement malades présentant des symptômes suspects du Covid (69%), de tous les patients présentant deux symptômes tels que définis par Sciensano (54%) et de tous les contacts à haut risque (41%). Soulignons que pour cette question, plusieurs options de réponse pouvaient être cochées. Pour le Dr Peeters, les tests PCR sont toujours particulièrement nécessaires chez les patients gravement malades présentant une suspicion de Covid. Notre enquête a également sondé les médecins sur leur attitude à l'égard de la stratégie de vaccination actuelle. Après tout, à l'heure actuelle, toute la population est vaccinée, y compris les personnes qui ont déjà acquis une immunité naturelle. Est-ce bien raisonnable? Peut-on faire mieux? Notre enquête révèle que la majorité des médecins (69%) sont soit "tout à fait" soit "plutôt" d'accord avec la stratégie de vaccination actuelle. Ceux qui sont "plutôt" d'accord (28%) motivent ce choix en soulignant que la stratégie deviendrait inutilement compliquée si une distinction était faite entre ceux qui ont développé une immunité et ceux qui ne l'ont pas. "C'est un peu surprenant", déclare le Dr Peeters, "après tout, il existe désormais suffisamment de preuves d'une immunité à long terme après une infection."Une minorité importante (31%) est d'accord avec cette affirmation. Ils sont soit "plutôt pas", soit "pas du tout" d'accord avec la stratégie actuelle. Ceux qui sont "plutôt pas d'accord" pensent que l'immunité naturellement accumulée devrait être prise en compte d'une manière ou d'une autre (12%). Et pas moins d'un médecin sur cinq (19%) n'est pas du tout d'accord avec la stratégie actuelle. Pour eux, les personnes ayant une immunité naturelle n'ont plus besoin d'être vaccinées. Il est également intéressant de noter qu'une grande majorité de médecins (61%) ne considèrent pas la vaccination comme la seule panacée. Ils estiment qu'une plus grande attention devrait être accordée à d'autres mesures préventives. À l'inverse, pour 28% des répondants, les mesures préventives actuelles sont suffisantes.