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Le ministre des Affaires sociales et de la Santé publique a annoncé ce mercredi l'augmentation linéaire, en vigueur à partir du 1er juin, de 2% des honoraires des prestataires de soins indépendants, dont ceux des médecins. Les kinés ne sont pas concernés par cette augmentation. Frank Vandenbroucke a souligné que leur statut social a été augmenté de 10%, ainsi que certaines prestations. Il a déclaré comprendre les revendications des kinés, s'est engagé à travailler à une revalorisation de leurs honoraires et les a invités à se conventionner. Cette prime supplémentaire, qui se chiffre à 207 millions d'euros, est censée compenser partiellement l'impact de l'inflation. "Nous effectuons cette intervention exceptionnelle parce que l'indexation du budget de l'assurance-maladie selon le mécanisme habituel a lieu avec beaucoup de retard. La compensation complète de la hausse rapide des prix de ces derniers mois aura lieu en 2023", a précisé le dirigeant de Vooruit. L'accord social qui a été récemment concrétisé avec les partenaires sociaux représente un montant global de 600 millions d'euros dont 500 millions sont affectés à l'augmentation structurelle des salaires dans le cadre de la réforme Ific et 100 millions à l'amélioration des conditions de travail et à l'augmentation de la prime d'attractivité ou de fin d'année. À cela s'ajoute, uniquement pour les travailleurs qui acceptent le régime Ific, un montant de 45 millions d'euros pour mieux valoriser le travail des infirmières spécialisées. Le ministre reconnaît qu'il convenait de corriger le dispositif Ific pour ces professionnels. "L'Ific est bénéfique pour les travailleurs qui commencent. Ce mécanisme tient davantage compte des compétences que des diplômes. Dans la pratique, de nombreux infirmiers spécialisés n'étaient pas contents du modèle Ific. Ce système ne valorise pas ou pas suffisamment leur spécialisation. Or, plusieurs centaines d'infirmiers spécialisés des soins intensifs, des blocs opératoires... ont connu des périodes très difficiles et joué un rôle clé durant la pandémie", a rappelé Frank Vandenbroucke. Visiblement le récent rapport du KCE (lire jdM 2704) sur la nécessaire revalorisation des infirmières travaillant en USI a été lu attentivement au 23 rue de la Loi. Le ministre de la Santé publique a rappelé que le soignant travaillant dans le secteur fédéral privé de la santé ou du public peut accepter ou refuser par deux fois d'opter ou non pour l'Ific. Par ailleurs, il a reconnu que le déploiement de l'Ific dans le secteur public est en retard par rapport au secteur privé. "Grâce au travail accompli par les partenaires sociaux et le Cabinet, l'accord social est complètement mis en oeuvre. Nous sommes en train de finaliser les différentes mesures: les 500 millions pour l'Ific, les 100 millions pour les conditions de travail et le complément pour les infirmières spécialisées, qui était vraiment indispensable parce qu'il y avait une lacune. C'est la fin d'une étape importante", commente Frank Vandenbroucke. "Sur le terrain, il y a encore du travail. Le personnel soignant doit faire un choix en ce qui concerne l'Ific. Dans le secteur privé, le premier choix a été fait, mais comme nous introduisons un complément pour les infirmières spécialisées qui ont adhéré à l'Ific, un deuxième choix est possible. Dans le secteur public, l'implémentation commence. Toutes les décisions sont prises. Ce qui est sur la table doit être validé par les instances des partenaires sociaux. Est-ce suffisant? Va-t-on arrêter de réfléchir parce que nous avons suffisamment investi? La réponse est non. Nous devons préparer une nouvelle étape. C'est un travail de longue haleine. Il faut réfléchir à l'agenda et aux enjeux. Il faut poser un diagnostic. Avec les partenaires sociaux, nous devons débuter cette réflexion sur l'avenir du travail dans les soins de santé, dont une grande partie sera réalisée dans la prochaine législature parce qu'il faut pouvoir dégager des budgets dans un cadre pluriannuel. Néanmoins il faut prendre quelques mesures à très court terme pour lutter contre les pénuries, qui sont très difficiles à gérer dans les institutions de soins. Ces mesures peuvent être qualitatives, organisationnelles... Elles ne doivent pas nécessairement coûter de l'argent."