... font les grandes rivières. C'est pourquoi la plupart des banques proposent, non sans succès, des formules d'investissement par versement régulier. La somme est placée dans un ou plusieurs fonds, éventuellement au nom d'un enfant ou petit-enfant. C'est plus malin qu'il n'y paraît!
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Soyons juste: pour faire une grande rivière, il faut quand même que le ruisseau ne soit pas trop fluet. Chez BNP Paribas Fortis, où le versement minimum est de 30 euros par mois, la moyenne actuelle frise 200 euros, signale le porte-parole Valéry Halloy. Il reste qu'une pareille accumulation débouche sur des montants fort sympathiques, puisque les versements sont enjolivés par la magie des intérêts composés, un principe évoqué dans ces pages l'an dernier. Par ailleurs, ceux qui jugeraient cette méthode un peu naïve doivent savoir qu'investir toujours un montant identique présente au contraire un réel avantage stratégique. Puisque l'épargne ne rapporte plus rien, investissez! Tel est aujourd'hui le message que les banques adressent à leurs clients. À destination tout particulièrement de ceux qui s'obstinent à se réfugier trop largement dans le carnet de dépôt, produit emblématique de l'épargne, mais actuellement stérile. Investir, c'est autre chose: c'est placer son argent dans des véhicules de placement, tels que fonds et sicav, allant chercher du rendement ou de la plus-value dans les obligations, l'immobilier et surtout les actions. Voilà qui éclaire d'un jour nouveau ces formules d'investissement automatique. Belfius n'hésite d'ailleurs pas à afficher d'entrée de jeu deux tableaux illustrant l'épargne constituée pendant cinq ans au moyen d'un versement mensuel de 100 euros. Résultat: +50,34 euros pour le compte d'épargne et +609,72 euros pour le Flex Invest Plan. Sans équivoque! Toutes les banques proposent de pareils plans d'investissement. Ils sont très souples, le titulaire pouvant à tout moment modifier le montant, mais aussi la périodicité de son versement, ou encore suspendre son investissement. En ligne en général, mais pas pour le Focus Plan d'ING: il faut se rendre en agence. Pour ce qui est de placer la somme épargnée, les banques offrent généralement un large choix. En fonds maison uniquement, comme la plupart des grandes banques, ou en fonds de divers gestionnaires, suivant le principe appelé "architecture ouverte". Deutsche Bank et Keytrade sont les champions historiques de cette approche. Cette dernière propose ainsi des produits gérés par de grands noms internationaux comme BlackRock, Fidelity, Franklin Templeton ou encore Invesco, mais aussi BNP Paribas, Carmignac, Robeco, etc. Large éventail aussi chez Deutsche Bank. Une offre limitée aux produits maison n'empêche toutefois pas une palette large. Axa propose des fonds d'actions, d'obligations, mixtes, mais aussi axés sur l'or et les métaux précieux, ainsi que sur les marchés émergents. Une liste de fonds est souvent affichée sur le site Internet de la banque, mais pas toujours. Pas chez Fortis, ni ING par exemple. Chez CBC, la liste comporte près de 1.000 fonds, mais à la souscription en ligne, c'est un choix beaucoup plus restreint qui sera proposé, en fonction du profil de risque du souscripteur. Pour s'en écarter, il faudra établir un contact direct avec la banque. Formule double aussi chez Deutsche Bank, mais différente: ou bien le souscripteur opère lui-même un choix parmi les quelques dizaines de fonds proposés, ou bien il choisit un profil défensif, équilibré ou offensif. Il se verra alors automatiquement dirigé vers le fonds ad hoc choisi par la banque. Ces plans d'investissement sont gratuits, affirment les banques, mais on ne peut perdre de vue que le souscripteur paie les droits d'entrée (il n'y en a normalement pas de sortie) dans le ou les fonds choisis. Ils sont le plus souvent de 2,5%, ce qui n'est pas négligeable. Seul Keytrade ne compte pas de frais d'entrée, ceux de Deutsche Bank étant en principe très bas. Structure de frais différente pour le Focus Plan d'ING: pas de frais d'entrée, mais des frais globaux de 3%. Ouvrir un plan d'investissement au nom d'un enfant ou petit-enfant est une démarche fréquente, qui peut faire l'objet d'une formule spécifique (chez Fortis, un Junior Flexinvest côtoie ainsi le Flexinvest)... laquelle n'est toutefois pas la plus simple. Il vaut parfois mieux y renoncer au profit d'un plan "avec tiers bénéficiaire". Le parent le gère alors lui-même en direct et en garde le contrôle jusqu'au transfert vers l'enfant bénéficiaire. Le choix de l'une ou l'autre de ces formules pourra en réalité être dicté par des considérations fiscales, souligne-t-on chez CBC, en fonction du patrimoine familial. Attention à quelques astuces. Le Keyplan est ainsi affiché comme totalement gratuit... sauf si le titulaire y met fin avant cinq ans. Et la pénalité de 9,95 euros qui est alors appliquée s'entend par fonds figurant dans le plan. S'il y en a dix, les frais se monteront donc à 99,5 euros, prévient la banque. Autre astuce: le nombre de fonds que l'on peut choisir. Jusqu'à cinq chez Belfius, mais un seul par plan chez CBC, par exemple. On notera avec surprise que si plusieurs banques affichent sur leur site Internet un outil de simulation censé calculer le montant auquel vous arriverez en versant x euros par mois pendant y années... certains sont sans intérêt car retenant automatiquement une mise de départ, tantôt faible, tantôt élevée (25.000 euros chez Axa! ), ce qui fausse le jeu. Une telle mise n'est obligatoire que chez la banque en ligne MeDirect.