Macron à l'assaut des déserts médicaux

Emmanuel Macron a entamé son deuxième mandat. Un mandat qui s'annonce difficile, car si l'on ne peut pas parler de victoire à la Pyrrhus, il n'y a pas d'état de grâce pour le président réélu. On soulignera toutefois que la démocratie l'a emporté face au populisme dimanche dernier. Les Français n'ont toutefois pas donné un chèque en blanc au président pour les cinq prochaines années. Les défis à relever sont nombreux, dont le chantier en cours pour "sauver l'hôpital".

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Drôle d'élections et drôle de campagne. D'abord marquée par un virage à droite toute, sous l'impulsion du nouveau venu en politique Éric Zemmour, la campagne française a davantage parlé de grand remplacement et d'immigration que de santé. La guerre en Ukraine a ensuite donné un autre ton aux débats. L'arrivée très tardive du candidat Macron dans la campagne n'a rien arrangé. Bref on aura eu peu de débats de fond et pas de véritable défense de bilan de ce premier quinquennat. La santé - pourtant estimée comme le sujet majeur de préoccupation des Français devant le pouvoir d'achat, dans un sondage Ipsos réalisé au lendemain du premier tour - a donc été boudée tant par Emmanuel Macron, qui ne s'est jamais appesanti sur le sujet, que par Marine Le Pen, trop occupée à lorgner à gauche à coup de TVA réduite sur l'énergie et autre sabrage du prix de l'essence. Macron est sorti vainqueur. Il est temps d'aborder le contenu de son programme. Il est léger et mise davantage sur la continuité des mesures prises durant le premier quinquennat que sur des mesures disruptives. Le président Macron doit également répondre aux attentes exprimées par les Français ces dernières semaines, notamment sur le pouvoir d'achat. La santé fait toutefois partie des chantiers prioritaires auxquels le président Macron souhaite s'atteler dès cette année, aux côtés de l'école et de la justice. L'homme fort de La République en marche reste toutefois assez évasif et mentionne "une méthode refondée" pour "continuer à agir sur l'urgence et à apporterles transformations profondes nécessaires" au système de santé français. L'hôpital est au coeur des préoccupations, avec un plan de recrutement d'infirmiers et d'aides-soignants annoncé et une place centrale des médecins dans la gouvernance des hôpitaux. L'autre grande préoccupation, ce sont les déserts médicaux. Les mesures ressemblent parfois à des pis-aller - la téléconsultation en tête - mais d'autres sont plus intéressantes, notamment la promesse du lancement d'une conférence entre patients, professionnels des soins et élus locaux afin de construire des solutions locales pour lutter contre les déserts médicaux.