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"La migration n'est pas un phénomène neuf, mais il s'accélère ", commente John F. Ryan, directeur de l'unité responsable des menaces pour la santé au sein de la direction de la Commission européenne pour la santé publique. " Le nombre de migrants a atteint 272 millions de personnes en 2019, soit environ 3,5% de la population. Un phénomène qui implique évidemment des défis en Europe. "Parmi ces défis, garantir un accès aux soins équitable pour les migrants. " La prise en charge est complètement différente entre l'Est et l'Ouest de l'Europe. On ne peut pas comparer l'accueil d'un migrant en France, en Suède ou en Belgique avec l'accueil réservé aux migrants en Pologne ou en Hongrie ", souligne le Pr Alfred Spira, membre de l'Académie française de médecine. " On voit effectivement une différence de traitement. Non seulement dans les sondages réalisés, mais également dans les rhétoriques politiques employées pour s'adresser aux migrants ", ajoute le Dr Elisabeth Waagensen, consultante pour le Programme de santé et de migration de l'OMS Europe.Problème ? L'étiquette du migrant a changé ces dernières années, et tout particulièrement depuis la crise migratoire de 2015. " Pourtant, les migrants arrivent sur un continent qui, sur le plan démographique, est mourant. Les scientifiques le diront. Les économistes le diront. Mais peu de politiciens le diront ", analyse le Dr Manuel Carballo, épidémiologiste et directeur exécutif du Centre international pour les migrations, la santé et le développement (ICMHD) à Genève." Il existe des craintes liées au transport des maladies par les migrants. Mais il est bon de savoir que le plus grand groupe de migrants, ce sont les quelque 1,3 milliard de touristes annuels. Ce sont eux qui, en majorité, apportent des maladies dans le pays d'origine. "