...

Parsemée de musique, l'oeuvre très conceptuelle du plasticien mexicain offre une continuité notamment musicale dans sa vision de l'incertitude voire de l'échec et du hasard : l'oeuvre centrale en est une vidéo très musicale qui met en rapport le Jump de Van Halen (conjointement avec Hall and Oates et Madonna), composé en 81, le sauvetage d'un candidat au suicide par Mohamed Ali la même année, et, en 2010, la dédicace d'un camionneur de Manchester qui requiert le hit des hard rockeurs au moment où il est coincé dans un embouteillage provoqué par la tentative de suicide (réussie) d'une jeune fille au moment de la diffusion du titre. Falling together in time cela s'intitule et joue de l'idée de Synchronicity, album de Police évidemment mentionné.D'autres interventions musicales dans cette exposition par ailleurs très cérébrale, notamment une vidéo qui met en scène le plasticien Mario Merz, décédé aujourd'hui, dansant dans un montage volontairement grossier au milieu d'une image fixe d'un café berlinois.Le musicien américain de musique contemporaine Conlon Nancarrow, réfugié au Mexique du fait de ses accointances communistes, fait l'objet d'une installation, ou plutôt d'un mausolée musicale qui met en scène également des oeuvres de John Cage dont les fameuses 4 minutes 33 de silence et sa collaboration, rarement rappelée, avec Marcel Duchamp. Des lettres, partitions photos, pochettes disques étayent cet hommage notamment, ainsi qu'évidemment de la musique concrète ou répétitive.L'exposition, exigeante, se termine non pas sur un white cube, mais plutôt un black : une salle obscure, où n'est projetée aucune image, si ce n'est le texte récité par une voix de femme, et les bruits et sons que l'on entend : du violon, du piano, de la guitare, de la country, du vent, des portes de voiture qui se ferment, un accident...Une sorte non pas de film muet (il y en a un intitulé Kim Jon-Il's favorite movies), mais cette fois un écran muet, qui se mue en une sorte de dramatique radiophonique... et musicale.