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Dans le cadre de la crise du Covid-19, un PMO a été installé dans chacun des six hôpitaux de la province de Namur. Ces postes sont des centres de médecine générale qui permettent d'orienter plus vite les patients vers le bon suivi : médecin généraliste ou hôpital. " Ces postes ne seront ouverts qu'en cas de forte affluence afin de soutenir la médecine générale et les hôpitaux ", détaille Denis Mathen (MR), gouverneur de la province de Namur. " Ils ne seront pas activés si nous n'en avons pas besoin. " Le PMO du CHR de Namur, par exemple, était ouvert vendredi dernier, mais est resté en veille le weekend. Cette idée originale, le gouverneur la doit aux médecins généralistes namurois. " En entendant ce qu'il se passait en Chine, il fallait anticiper ", explique le Dr Dominique Henrion, coordinateur Covid-19 de Gamena. " Nous avons rapidement mis quelques petites en chose en place, mais il a fallu rapidement monter en puissance. La première chose que nous avons faite est d'alerter les autorités sur la situation. Nous avons ensuite mis en place un poste médical avancé (PMA), une structure de soutien à nos médecins généralistes où ces derniers pouvaient envoyer leurs patients pour être examinés dans de bonnes conditions. " Le PMA permettait de gérer une vingtaine de patients par jour, soit autant de patients qui auraient, sans lui, engorger les urgences des hôpitaux. " En parallèle, nous avons été reçus chez le gouverneur de la province. Il nous a entendu et a pris les choses en mains. À tel point qu'il a déclenché un plan catastrophe à l'échelle provinciale le mercredi 18 mars ", continue le généraliste. " Une cellule a été mise sur pied afin de coordonner les six hôpitaux provinciaux et tous les cercles de médecine générale. Le jeudi, une cellule logistique a été mise en place. Et le vendredi, les PMO des six sites hospitaliers étaient fonctionnels. Cela n'a donc pris que deux jours. "Cependant, l'ouverture des PMO nécessite du matériel. Matériel qui est récupéré sur le PMA ouvert par Gamena quelques jours plus tôt. Les médecins doivent se résoudre à fermer leur poste avancé. Mais le PMG peut se féliciter d'avoir servi de modèle à la mise en place des PMO. " Notre PMA a servi en partie de modèle pour développer un système d'orientation à plus grande échelle et avec une autre logistique ", se satisfait le Dr Henrion. " Nous avions déjà imaginé une série de procédures qui ont été reprises au niveau de l'accueil et du flux de patients notamment. "Gamena met aujourd'hui à disposition une dizaine de médecins aux PMO du CHR de Namur et du site de Ste-Élisabeth du CHU UCL Namur. " Chaque hôpital s'est vu attitré un cercle de médecine générale pour l'appuyer au niveau du triage ", explique le Dr Yves Jadoul, président de Gamena. " Cela fonctionne très bien. La province, les hôpitaux et la première ligne travaillent main dans la main ", assure quant à lui le Dr Henrion. Hormis le PMA, Gamena a mis en place une cellule de soutien à la première ligne. " Le but est d'éviter que la première ligne ne croule en cas d'absence de plusieurs confrères sur le terrain, ce qui causerait une surcharge de la deuxième ligne ", explique Dominique Henrion. En cas d'empressement, les généralistes namurois ont remarqué que de nombreux patients n'hésitaient pas à sauter la première ligne, ce qui causait inévitablement un encombrement au niveau des urgences hospitalières. " En plus des médecins qui participent aux PMO, d'autres vont certainement tomber malade. Il faut anticiper. Nous avons donc sollicité des bénévoles afin de mettre en place un numéro d'appel qui servira de back-up si un médecin n'est pas disponible pour son patient. " Il s'agira essentiellement de réorienter vers un médecin disponible. " La garde reste fonctionnelle ", insiste le Dr Jadoul . " Les modalités selon lesquelles nous accueillons les patients évolueront peut-être, mais nous restons accessibles. La première ligne doit rester le point d'entrée des soins de santé. "