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Selon cet accord, l'accès aux études de médecine et de dentisterie en Fédération Wallonie-Bruxelles sera organisé à partir de 2023 sur base non plus d'un examen d'entrée comme actuellement, mais bien d'un concours d'admission où seul un nombre prédéterminé de lauréats pourra entamer ces études. En échange de l'instauration de ce concours d'admission, la Fédération a reçu la garantie que tous les étudiants actuellement en cours de formation disposeront d'un numéro Inami à l'issue de leur cursus. Par ailleurs, le nombre de numéros Inami disponibles sera sensiblement relevé à l'avenir, afin notamment de disposer de plus de médecins généralistes au sud du pays où le métier est en pénurie depuis plusieurs années déjà. Alors qu'il tourne actuellement autour des 550, le nombre de quotas pour les médecins francophones passera ainsi à 744 pour 2028. Une avancée obtenue par Frank Vandenbroucke qui a négocié longuement avec le gouvernement de la Communauté française et qui met fin à des décennies d'incertitudes pour les étudiants francophones. L'opposition, notamment Les Engagés, estime toutefois que le nombre de numéros Inami est insuffisant (d'environ 30%) pour rencontrer les besoins. Mais, apparemment, la Flandre reste très méfiante. Le gouvernement flamand, où la N-VA est le plus grand parti, n'a pas encore adhéré à l'accord. La Flandre dit d'abord vouloir que la Fédération Wallonie-Bruxelles fasse effectivement ce qu'elle promet. "Compte tenu de l'historique du dossier, il est logique que nous ne soyons pas encore en train de faire sauter les bouchons de champagne", a déclaré Wouter Beke. "L'introduction d'un numerus fixus est une condition nécessaire, mais pas suffisante pour parvenir à une solution. Nous attendons, avec le gouvernement flamand, de voir si la Communauté française prendra effectivement les initiatives décrétales nécessaires", a déclaré M. Beke. Le député N-VA Koen Daniëls s'est dit satisfait de voir que la Flandre ait de "grandes réserves" sur l'accord conclu. Pour le député CD&V Brecht Warnez, l'attitude attentiste et sceptique du côté flamand est justifiée. "L'histoire nous l'a appris: d'abord voir et ensuite croire."La N-VA dénonce le "pardon général" accordé ainsi aux francophones pour l'excédent de médecins qu'ils ont continué à diplômer ces dernières années malgré le contingentement fédéral, "et ce seulement en échange d'une promesse d'un concours d'admission avec un numerus fixus", fustige sa députée fédérale Valerie Van Peel. Pour le président du Groupe de concertation des étudiants flamands en médecine (VGSO), Nicolas De Cleene, "limiter le nombre d'étudiants en médecine permet de conserver la qualité de la formation, d'éviter la surconsommation de soins de santé et de garder un système abordable". Les signataires reprochent cependant à l'accord de ne rien contenir sur le surplus de numéros Inami accumulé par les francophones dans le passé. Ils regrettent également l'abandon de la répartition des quotas en fonction de la démographie régionale ainsi que l'absence de mécanisme de responsabilisation fédérale en cas de non-respect des quotas, comme prévu dans l'accord de gouvernement. "La mise en place d'un examen d'entrée en Belgique francophone est une bonne chose, mais en l'absence de mécanisme de responsabilisation fédérale, le système s'appuie sur la confiance, qui fait cruellement défaut dans ce dossier", soulignent les associations et syndicats médicaux. Pour Jonas Brouwers, président de l'Association flamande des médecins spécialistes en formation (VASO), l'accord "fait table rase du passé, sans aucune garantie qu'il sera respecté".